Dans les locaux de la toute première agence du réseau, au Kremlin Bicêtre, Guy Hoquet a reçu l’Observatoire de la Franchise. Désormais associée au groupe Nexity, l’enseigne fourmille de projets de développement en France, comme à l’étranger.
Forte de 550 agences, l’enseigne est également la seule à avoir fait certifier son savoir faire. Un atout essentiel sur un secteur extrêmement concurrentiel et parfois décrié.
Mélanie Kessous-Samuel Burner : 17 ans après sa création, comment a évolué le réseau Guy Hoquet ?
Guy Hoquet : Que de chemin parcouru ! En mai 1991, quelques mois après la guerre du Golf, on parlait déjà de crise dans l’immobilier.
A cette époque, la moitié des agences immobilières avaient fermé leurs portes. C’est pourtant six mois après la guerre du Golf que j’ai décidé de créer mon réseau. Guy Hoquet Immobilier a su faire face et a grossi rapidement.
Nous avons réussi à passer cette première crise et nous abordons plutôt bien celle du moment. Aujourd’hui, le réseau compte 550 agences et une trentaine de cabinets sur le marché Entreprise et Commerce.
Nous avons un peu ralenti le rythme des ouvertures mais, malgré le mauvais climat économique, nous signons 5 nouveaux contrats par mois, contre 8 l’année passée.
Vous n’avez pas exercé toute votre carrière dans le domaine de l’immobilier. Comment avez-vous su vous adapter ?
Effectivement, j’ai 25 ans d’expérience dans l’armée en tant qu’officier d’administration puis capitaine dans la Marine Nationale. Mais j’ai toujours su que je souhaitais entreprendre, me mettre à mon compte. Par rapport à mes expériences personnelles, j’avais observé certains disfonctionnement dans le secteur de l’immobilier. Et j’aimais la pierre. Cette envie de créer, mon amour de la pierre et le mauvais niveau de la profession m’ont fait choisir l’immobilier.
En 1991, la crise a durement touché le marché de l’immobilier. Comment analysez-vous la crise qui nous touche actuellement ? Est-ce que cette crise n’est pas le fruit des mauvais comportements de certains acteurs de la profession ?
A l’époque, la crise était spéculative. Aujourd’hui, l’immobilier est touché par une crise financière internationale. Mais, finalement, nous observons un naturel réajustement des prix. Rappelons que de 1997 à 2007, les prix ont augmenté de 140%. Sans cette crise financière internationale, il y aurait certainement eu ce réajustement. La situation devait s’assainir. Cependant, il reste encore beaucoup de « mauvais » agents immobiliers et beaucoup de points d’amélioration à apporter dans le domaine de l’immobilier.
Chez Guy Hoquet, nous avons fait le choix de la certification. En 2006, notre réseau est devenu le premier réseau de franchise immobilière certifié Iso 9001. Et nous allons encore plus loin puisque nous nous sommes engagés dans la certification de services pour l’ensemble de nos agences. Nous mettons aussi un véritable accent sur la formation.
Vous évoquez un ajustement des prix. Comment le ressentez-vous au sein du réseau?
Au sein du réseau, nous avons 150 agences témoins qui nous révèlent chaque trimestre une évaluation du marché. En 2008, nous avons observé une baisse des prix de près de 10% au niveau national. Sur le premier trimestre 2009, les prix ont baissé de près de 3%. En ce moment, la baisse des prix est entrain de diminuer. Il reste cependant très difficile de prédire ce qui va se passer dans les prochaines semaines. Car les statistiques et le comportement des consommateurs demeurent disparates selon les régions et au sein même des départements. Aujourd’hui, nous sommes incapables de savoir quelle tournure va prendre le marché de l’immobilier. L’agent immobilier, qui est l’intermédiaire entre l’acquéreur et le vendeur chargé de trouver le juste prix, a donc un rôle encore accentué durant cette période difficile.
Est-ce l’acheteur potentiel est devenu plus exigeant ?
Oui, l’acquéreur est devenu plus exigeant et compare énormément. L’agent immobilier est un allié du vendeur mais aussi de l’acquéreur. Chez Guy Hoquet, nous avons inventé une méthode exclusive : l’EPM, une méthode d’évaluation du prix du marché. Ce logiciel interne détermine le prix moyen au m² des biens vendus et à vendre en prenant en compte la situation des acquéreurs.
Est-ce finalement le bon moment pour créer son entreprise dans l’immobilier ?
Bien sur, c’est le bon moment ! Les créateurs qui ont ouvert au dernier trimestre de l’année 2008 réalisent de belles performances. Comme dans toutes les crises, il y a des opportunités.
Comment accompagnez-vous vos franchisés pour leur permettre de traverser cette crise ?
Nous nous sommes donné les moyens de traverser cette crise. Nous avons ainsi renforcé notre service animation. Alors que les animateurs travaillaient à temps partiel, tous sont désormais à temps plein pour une meilleure efficacité. Nous avons créé des équipes spécialisées pour redynamiser les franchisés en difficulté.
Pour sauver le maximum d’agences, nous avons donc misé sur les services opérationnels.
Vous organisez également des événements. Pouvez-vous nous parler des ateliers immobiliers Guy Hoquet ?
Ce sont des journées portes ouvertes au sein de agences Guy Hoquet où nous invitons les clients et les prospects à venir rencontrer les professionnels. Ces opérations permettent de rassurer le client et de lui montrer qu’il a un véritable partenaire à ses côtés. En parallèle, les journées de la création d’entreprise sont organisées chez nos partenaires Guy Hoquet Entreprise et Commerce. Sur deux jours, les futurs créateurs d’entreprise peuvent se renseigner sur la création, la cession et la reprise d’entreprise, des secteurs qui ont également besoin d’être accompagnés.
Quels sont vos objectifs de développement ?
A terme, le réseau Guy Hoquet devrait compter 1000 agences en France. Et nous nous intéressons de plus en plus à l’international. Nous venons de signer notre première master franchise au Maroc et nous allons bientôt attaquer de nouveaux pays.