La Méditerranée chez soi
Lorsque l’on parle avec Annie Marie de son enseigne Jardins de Méditerranée, très vite, elle cite les vers de Gide, qui retranscrivent, selon elle, l’atmosphère de ses magasins : « L’air porte les parfums de fleurs et d’herbe verte. Le soleil est le musicien des abeilles. La terre s’ouvre sous vos pas. » Rencontre avec une enseigne pas comme les autres.
Caroline Kervennic : Pouvez vous nous expliquer brièvement l’histoire et le concept à l’origine de votre enseigne, Jardin de Méditerranée ?
Annie Marie : Nous avons débuté en 1996 à Perpignan, dans une bastide au cœur des vignes. On nous disait que l’emplacement était éloigné de tout. Aujourd’hui, c’est l’emplacement numéro un de la ville. Notre concept est axé sur l’épicerie, pour le côté gourmand et sur la décoration. Nous sélectionnons des produits originaux et authentiques de très grande qualité, sélectionnés pour le « bonheur intérieur », le bien être des personnes, le respect de leur environnement et de leur santé : des miels de romarin, de tilleul, des confitures originales comme notre confiture de lait produite en Normandie, des tartinades qui sont moins sucrées que la confiture, des thés, des cafés parfumés. Nous privilégions notre côté épicurien. A partir de 1997, nous avons orienté le concept vers le cadre de vie et l’ambiance de la maison. Nous ramenons sans cesse des adresses de nos voyages, qui nous permettent d’enrichir notre gamme. Nous sommes en recherche constante de produits inédits.
Combien de magasins compte l’enseigne ? Quels sont vos projets en terme d’ouverture ?
Nous comptons six magasins aujourd’hui, à Perpignan, Brive-la-Gaillarde, Libourne, Tours, Agen et Paris. Nous avons des projets d’ouvertures à Nantes, en Alsace et à Toulouse, qui devraient voir le jour en 2005. Nous comptons entamer un développement significatif de l’enseigne dans les plus belles villes de France à partir de 2005. Ce sera notre priorité. Nous recherchons des emplacements de passage, en centre ville, en périphérie, ou dans les centres commerciaux. Longtemps, nous avons été réticents à ouvrir des magasins dans les centres commerciaux. Aujourd’hui, avec l’évolution des modes de consommation, nous acceptons ce type d’implantations.
Quel est le profil du candidat que vous recherchez ? Comment les formez vous ?
Nous recherchons des personnes qui ont envie de s’investir dans un projet de bien-être, un projet noble, de longue durée, qui n’est pas du tout passéiste, plutôt moderniste, mais qui, en même temps, sait utiliser l’Histoire pour mieux préparer le futur. La plupart de nos affiliés ont un parcours plutôt intellectuel. Nous comptons parmi eux un ancien cadre de banque, un ancien directeur d’une haute école de commerce, un docteur en droit, etc. Mais, tous les profils sont recherchés. L’essentiel est qu’ils aiment le beau et l’authentique. Ils reçoivent ensuite une formation d’initiation à la vente durant une semaine à la maison mère, puis pendant une autre semaine dans leur magasin. Nous leur expliquons les méthodes de vente, le rendu de monnaie, la présentation des produits, comment faire les paquets cadeaux, comment conseiller les clients. Nous les aidons également dans la préparation du dossier et la gestion du stock.
Quelles sont vos relations avec vos affiliés ?
Nous travaillons ensemble dans le cadre d’un partenariat souple. Nous ne touchons pas de royalties, c’est donc un concept un peu différent de celui de la franchise. Nos affiliés ne sont pas surveillés par des commerciaux. Nous choisissons la collection, ils participent également à ce choix et lorsqu’ils trouvent des produits originaux, j’interviens pour obtenir des conditions préférentielles. Chaque affilié est une maîtresse de maison ou un maître des lieux, qui aménage son magasin à son goût, tout en respectant notre code couleur, nos éclairages. Ils peuvent très bien y insérer des meubles qui ont appartenu à leur grand-mère comme des grainetiers, des bibliothèques. Nos boutiques sont réellement des intérieurs de maison. Le visiteur se sent un peu comme chez lui. Les couleurs, les senteurs, la musique, il y a toute une harmonie qui accueille le client. Le maître des lieux doit être commerçant et pas commercial, il faut qu’il entre en empathie avec le client. Nous lions avec nos clients des relations particulières qui reposent sur l’échange d’idées, d’expériences personnelles. Il y a beaucoup d’affectif dans la vente.
Pouvez vous nous parler du restaurant Gaudi Plaisir qui s’est ouvert dans votre bastide de Perpignan ?
Le restaurant d’Eric Poupet, Gaudi Plaisir, a ouvert depuis un an. Mon mari et moi, ainsi que le joueur de rugby Christophe Manas participons à cette aventure. Le chef, Daniel Brin, propose de la cuisine méditerranéenne diététique à base de viande, de poisson et de fruits de mer cuits à la plancha et a déjà reçu sa première étoile dans le Bottin Gourmand. Je me suis notamment impliquée dans la décoration et la définition du code couleur des lieux, avec le mosaïste Bruno Bieth, qui est professeur de dessin d’art.