Capifrance : Jacques Daboudet, Président, livre son analyse quant à l’avenir du marché immobilier
Quelle est votre analyse de l’économie française et son impact sur le pouvoir d’achat?
Si on raisonne sur les indices macroéconomiques, on peut évidemment voir que la croissance en France n’est pas favorable, que le chômage est en hausse et qu’il devrait le rester encore en 2015. Mais tout cela est la conséquence d’une croissance faible, ces dernières années.
Si par ailleurs, la déflation menace notre pays, tout laisse pourtant à penser que les différents dispositifs de relance mis récemment en place, tels que la loi Pinel La Loi Macron en France, la nouvelle politique monétaire de la BCE permettront une reprise progressive et maîtrisée de l’inflation qui restera cependant faible au cours de l’exercice 2015.
Au-delà des indicateurs macroéconomiques, il y a les taux d’intérêt qui restent extrêmement bas. Là encore beaucoup avaient parié sur une hausse des taux d’intérêt en 2014, qui ne s’est pas produite.
La BCE qui vient d’annoncer le rachat de dettes d’état à raison de 60 milliards d’euros par mois, va donc permettre de réinjecter de la liquidité dans l’économie européenne et donc en France. Ce changement de cap, et le maintien d’une politique de taux d’intérêts bas va indéniablement favoriser la relance des investissements et redynamiser l’économie d’ici quelques mois. On peut donc raisonnablement penser à une reprise de la croissance sur le 2nd semestre 2015, et indirectement du pouvoir d’achat de nos concitoyens.
Quelles sont donc vos prévisions concernant le marché immobilier en 2015 ?
Si j’essaie de me projeter, il n’y aura selon moi pas d’augmentation fulgurante des taux d’intérêt au cours de l’exercice (en tout cas pas avant le deuxième semestre).
Alors qu’elles sont les conséquences par rapport au marché immobilier ?
La demande est là, on sait qu’elle est latente. Nous avons des acheteurs qui sont prêts à acheter mais il y a encore cette fameuse crainte du lendemain et un certain attentisme au regard d’une croissance faible.
Deuxième point, nous ne construisons toujours pas assez de logements. Il y aurait 300 000 logements construits en 2014 pour une demande établie aux alentours des 500 000.
Troisième point, après près de 3 années de baisse de prix (en dehors de quelques zones atypiques), nous constatons que les planchers ont été atteints dans la plupart des régions ! En effet, nous arrivons dans nos négociations à des niveaux où les vendeurs ne veulent et ne peuvent plus vendre sans perdre de l’argent. C’est pour moi le signe d’un atterrissage du marché et d’un redémarrage inévitable !
De nombreux indicateurs, me laisse ainsi penser que nous allons rentrer dans une phase du retour de la « confiance » et donc d’une relance progressive du nombre de transactions en France. En effet, si l’on observe certains indicateurs étrangers, qui souvent sont des révélateurs de ce qui va se passer en France avec un retard de 18 à 24 mois (exemple : aux Etats-Unis, en Allemagne, et Angleterre), on constate que depuis un peu plus de deux ans, la relance s’est opérée. Tout cela me laisse penser qu’il est probable qu’au cours du premier semestre2015, la reprise progressive de l’activité économique au sens large redonnera la confiance attendue aux français. Une confiance qui sera soutenue par la politique de taux d’intérêt bas, et la mise en oeuvre du plan Valls qui avait été annoncée en août dernier.
On mise entre autre sur une belle reprise du marché Neuf tiré par le marché des investisseurs qui devrait non seulement redynamiser la filière Neuf, et indirectement le marché de l’ancien.
Maintenant dire de combien le marché évoluera personne ne le sait vraiment. Mais la relance est là les particuliers ne doivent plus espérer de baisse de prix ! S’il restera toujours de de la place pour la négociation dans les transactions à venir, il est maintenant certain que les prix ont atteints des seuils planchers ! Pour ceux qui ont un projet immobilier, nous sommes donc dans période très favorable pour le concrétiser : prix au plus bas, taux historiquement les plus bas jamais connus ! C’est maintenant qu’il faut acheter.
Vous êtes donc plutôt optimiste quant à l’avenir ?
Oui je le suis au regard des points ci-dessus que je viens d’évoquer, mais également parce que les banques qui avaient rigidifié leurs conditions d’octroi, assouplissent progressivement leurs positions dans ce contexte plus favorable. Alors certes, leur niveau d’exigence restera fort, mais elles sont en conquête de part de marché et le crédit immobilier reste pour elles un levier fort. On peut donc raisonnablement penser qu’elles accompagneront donc la reprise !
Enfin, je reste confiant sur les effets favorables des nouveaux dispositifs de Défiscalisation du plan Valls et la Loi Pinel… car ce sont des facteurs qui doivent favoriser la confiance des français et leur redonner envie d’investir !
Moi je crois à cette relance et pense que 2015, sera l’année d’une reprise de notre marché immobilier qui devrait se ressentir au second semestre et se confirmer sur l’exercice 2016.