Capifrance : "le gouvernement doit (re)construire une politique de logement"
En matière de logement, le bilan du gouvernement est jugé insuffisant selon les professionnels du secteur. C’est le sentiment que partage Jacques Daboudet, président du réseau immobilier CAPIFRANCE (en photo ci-contre), qui souhaite la mise en place d’une véritable politique de relance du marché. Explications…
Si l’on en croit les derniers chiffres de l’immobilier, Cécile Duflot laisse derrière elle un marché en berne. Le constat est simple : alors qu'il manquait en France, en 2012, 1 million de logements, la production de logements neufs au lieu d'accélérer n’a cessé de reculer : de 421 000 en 2011, à 346 000 en 2012, et 332 000 en 2013, soit une chute de 9%.
Pourtant les intentions étaient bonnes. Dès son élection, François Hollande avait promis la construction de 500 000 logements par an. Des mises en chantier qui devaient être soutenues par de nouvelles lois plus incitatives pour les investisseurs et par de nouvelles garanties pour le consommateur. C’est ainsi qu’a été présentée la nouvelle loi ALUR, dès sa première lecture en septembre dernier. Celle-ci prévoit en effet « l'encadrement des loyers », la limitation des frais d'agence payés par les locataires ainsi qu’une garantie universelle des loyers. Mais aujourd’hui, « cette loi est assez controversée car elle a eu plutôt tendance à favoriser le locataire au détriment du propriétaire. Qui plus est, les nouvelles restrictions en matière locative ne créent pas plus de logements. Elles finissent simplement par décourager les investisseurs privés », ajoute Philippe Buyens, directeur général délégué de CAPIFRANCE.
A l’heure du bilan, les professionnels sont donc unanimes. « Si la loi ALUR a permis le dépoussiérage de la loi Hoguet, qui était nécessaire, de renforcer l’accès à la profession ainsi que la transparence en matière d’honoraires et de publicité, de contraindre les professionnels à être plus rigoureux sur leurs pratiques, force est de constater que cette loi n’apporte rien pour soutenir la croissance du marché de l’immobilier qui traverse une crise depuis plus de deux ans. Le gouvernement a orienté sa politique de logement du côté social, en créant des garanties pour le consommateur mais aucune action n’a porté sur les mesures qui auraient été le plus à même de relancer le marché et de redonner confiance aux investisseurs », estime pour sa part Jacques Daboudet.