Guy Hoquet : « La baisse de confiance des ménages n’augure pas de reprise du marché en 2014 »
Face au très médiatique projet de loi ALUR actuellement en navette au parlement, un certain nombre de mesures portant sur l’acquisition d’un bien immobilier ont été prises récemment par le gouvernement, qu’elles soient en discussion ou déjà applicables. Pour Fabrice Abraham, Directeur général du réseau Guy Hoquet l'Immobilier, elles ont en commun d’altérer la confiance des ménages, moteur essentiel dans le projet d’acquisition.
« Avec le projet ALUR, le gouvernement nous dit vouloir soutenir l’accès au logement. On ne peut qu’être en accord avec le fait de punir les abus et de renforcer la compétence de ceux qui offrent des services dans ce domaine. Mais parallèlement, nous voyons émerger un ensemble de décisions qui viennent, au contraire, faire monter les prix de l’immobilier ou encore alourdir la facture de l’achat d’un logement, impactant avant tout ceux qui y seront le plus sensibles : les classes moyennes ».
Pour le dirigeant de l’un des réseaux leaders de l’immobilier, les mesures suivantes ont un effet pervers, direct ou indirect, sur la capacité d’acquisition et donc d’accès au logement, pour nombre de Français. L’augmentation des frais de mutation, inscrite au budget 2014 : en région, elle devrait faire passer le montant des frais de notaire pour l’acquéreur de 3,80% à 4,50%, soit une augmentation moyenne de 1400 € par acquisition. De plus, selon les secteurs, il sera possible d’en augmenter le taux.
« On grève ici le pouvoir d’achat direct du primo-accédant, pour qui cette augmentation représente une part non négligeable dans l’acte d’achat. Parallèlement, on allège la fiscalité pour les vendeurs de résidences secondaires de 25%, ceux-là même dont le pouvoir d’achat est plus élevé. C’est pour le moins paradoxal ». Les mesures sur les rapports locatifs de la loi ALUR découragent les investisseurs, ce qui à terme fera monter les prix de l’immobilier.
« Avec l’encadrement des loyers ou encore la GUL, ce sont cette fois les investisseurs, dont une partie non négligeable de petits épargnants qui préparent leur retraite, qui reçoivent des signaux négatifs. Une baisse de l’investissement à venir qui, en réduisant le nombre de biens mis à disposition, sera de nature à faire monter les prix et assécher le parc locatif privé, provoquant l’inverse de l’effet escompté pour les locataires et les futurs acquéreurs ». L’augmentation de la pression fiscale généralisée et particulièrement concentrée sur les classes moyennes, est de nature à réduire le pouvoir d’achat des Français et donc leurs projets d’acquisition.
« A cette pression fiscale en augmentation s’ajoute le flou entretenu par la valse de la taxation des plus-values, qui a eu un effet décourageant chez les vendeurs, bloquant leurs projets. » constate Fabrice Abraham. En synthèse, le directeur général de Guy Hoquet l’Immobilier s’étonne d’une série d’initiatives qui, tout en prônant l’accès au logement, touchent de plein fouet les classes moyennes. « Avec 57% de propriétaires, la France est un pays qui place la pierre au coeur de ses projets. Dans un marché difficile, touché par les prix élevés dans certains secteurs et les difficultés d’accession au crédit du fait de la rareté des biens, le gouvernement ajoute des difficultés à ceux qui veulent concrétiser ce projet. De plus, les nombreuses annonces contradictoires au sujet de la fiscalité entretiennent le flou, créent l’attentisme et occasionnent une grande instabilité des prix. Il suffit d’observer le parallèle entre instabilité gouvernementale et la volatilité des prix de la pierre ces dix dernières années », conclut Fabrice Abraham.