YellowKorner présente Nina Papiorek : Manhattan Skyline
Manhattan Skyline
La culture collective mondiale est marquée par l'imagerie de New York. Même les personnes n'ayant jamais visité la ville peuvent identifier et nommer les quartiers de Times Square, Manhattan ou encore Broadway. La Grosse Pomme est devenue une icône d'urbanisme et de modernité. Nina Papiorek a aussi photographié la métropole. L'artiste d'origine allemande a réalisé ces photographies entre 2007 et 2010. Elle a choisi de représenter Manhattan.
Depuis la fin du XIXème siècle, les gratte-ciel sont indissociables de l'identité visuelle de la ville de New York. Les principaux se situent sur l'île de Manhattan. Il s'agit du quartier le plus riche de la ville et le plus densément peuplé. Pour beaucoup, il est le cœur même de la ville. Les nombreux buildings de l'île forment la « Manhattan skyline » reconnaissable entre toutes. Il s'agit, littéralement, de la ligne d'horizon formée par les gratte-ciel. Par leur hauteur et par leur forme, nombre de ces buildings sont aisément identifiables.
La photographie « Skyline » est prise du pont de Brooklyn. La ligne d'horizon est basse et le ciel occupe les 4/5 de l'espace. Pour autant, on ne voit que les gratte-ciel qui occupent tout la longueur. Dans ce foisonnement, l'Empire State, le MetLife, le Chrysler building ainsi que le Citygroup Center se détachent nettement. La photographie « Manhattan view » adopte un autre point de vue, le downtown Manhattan. Prise de Liberty Island où se situe, comme son nom l'indique, la Statue de Liberté, elle montre Manhattan dans brume. L'intrusion des feuilles d'un arbre dans le champ met en exergue le contraste entre urbanisation et nature.
Nina Papiorek propose aussi des vues de Manhattan en plongée. Du haut du Rockfeller Center ou de l'Empire State building, l'artiste photographie Manhattan vu du ciel. Au-delà des éléments architecturaux tels les gratte-ciel aisément identifiables, la photographe cherche à rendre en image la congestion urbaine propre à New York. Les photographies se construisent autour de lignes qui se croisent : les verticales des buildings et les horizontales de la ligne d'horizon ainsi que des artères passantes qui quadrillent la ville de New York. Ces lignes convergent vers des points de fuite uniques. Ce quadrillage dense, traité en perspective, contribue à retranscrire l'impression de frénésie qui découle de l'activité de cette métropole.
Le jour même des attentats du 11 septembre, le maire de la ville de New York avait promis : « La skyline sera complète à nouveau ». En attendant, les photographies prises par Nina Papiorek montrent un paysage nouveau. Le World Trade Center a disparu de la skyline. Il existe dorénavant deux iconographies new yorkaises, la première date d'avant le 11 septembre 2001 et la seconde d'après. D'ici peu, un troisième corpus d'images verra le jour avec l'érection de la Freedom Tower.