Dossiers de la franchise
Le secteur du bâtiment toujours performant en 2021
Après une période de flottement lors de la crise financière de 2008, puis un léger ralentissement vite surmonté début 2020 suite à l’irruption du coronavirus, le BTP a retrouvé des couleurs puisqu’aujourd’hui, le marché pèse pour 140 milliards d’euros selon la Fédération Française du Bâtiment. On dénombre près de 400 000 entreprises en activité en France et le secteur emploie 1.5 million d’actifs, dont 373 000 artisans entrepreneurs indépendants. C’est parmi eux qu’on trouve les franchisés, qui ont la particularité de ne pas tous être issus du secteur à la base, puisque ce sont avant tout des qualités de chefs d’entreprise et de commerciaux qui sont recherchées par les réseaux
Selon la Fédération française de la franchise, à fin 2019, on comptait 61 enseignes différentes se déployant en France, avec à leur tête 1 660 franchisés indépendants. Et leur chiffre d’affaires cumulé dépassait les 2.5 milliards d’euros au 31 décembre 2019, en hausse par rapport à 2018, dans la lignée des millésimes précédents.
« Le succès d’une partie de ces enseignes, et notamment celles liées à la rénovation énergétique, participe d’un mouvement lié à l’écologie et aux aides financières en provenance de l’Etat » note Sylvain Bartolomeu, Dirigeant Associé du cabinet de conseil Franchise Management.
Des activités très diversifiées
Vous avez la fibre entrepreneuriale et êtes attiré par le bâtiment ? La franchise propose un choix pléthorique d’activités et ceci qu’on soit doté d’une grande expérience ou non, car une formation est fournie par les enseignes. Si la majorité des réseaux ont choisi la franchise pour se déployer, d’autres ont opté pour la concession ou la licence de marque et nous vous conseillons de vous tourner vers la Fédération française de la franchise pour saisir les différences entre ces statuts.
Parmi le secteurs disponibles, citons les fenêtres (Grosfillex, Tryba…), les poêles et cheminées (Turbo Fonte…), la ventilation (France Hygiène Ventilation, Hygis…), la climatisation (MACLEM, Kaltea…), sans oublier les nombreux réseaux de courtage (La Maison des Travaux, illiCO travaux…).
Quels profils idéalement ?
Selon Sylvain Bartolomeu, le premier critère est la motivation, : « Il s’agit d’être prêt à se projeter dans un métier auquel on va consacrer 80% de son temps ». Mais s’il faut nourrir une attirance, cela ne veut pas dire qu’il faille être un expert du métier. L’essentiel est d’avoir une capacité commerciale car il faut se construire une clientèle avant tout, « même si le franchiseur doit apporter dans ses bagages une formation, une assistance et des leads permettant de capter de premiers prospects ».
En dehors de son profil, évaluer ses capacités financières est primordial, sachant que certains concepts sont très accessibles, à l’instar de Repar’Stores ou Quality Piscine qui n’ont pas besoin de point de vente physique mais se contentent d’un camion aménagé pour se rendre chez les clients. A l’opposé, certains cuisinistes positionnés haut de gamme réclament une mise de fonds conséquente certes, mais le panier moyen des clients est à la mesure de l’investissement consenti.
Dans tous les cas, entrer dans une franchise donne accès à une formation complète, puis à une assistance, ce qui représente un net avantage par rapport aux indépendants. Et le fait d’appartenir à un réseau est de nature à rassurer le client, qui est mis en confiance par la notoriété d’une marque au moment où il doit signer un devis pouvant s’élever à plusieurs centaines de milliers d’euros dans le cas de la construction d’une maison.
Enfin la franchise, c’est un contrat qui lie les parties pour plusieurs années, « aussi faut-il bien comparer les enseignes avant de signer et même pourquoi pas aller à la rencontre des franchisés déjà en activité » insiste Sylvain Bartolomeu pour conclure.
Interview croisée de Marc Labattu, PDG de Turbo Fonte et de Benoît Layahe, à la tête d’ATTILA
Dirigé par Marc Labattu, Turbo Fonte est un fabricant de poêles et de cheminées qui s’est développé ces dernières années avec un réseau de concessionnaires sur le territoire français. De son côté, Benoît Layahe est à la tête d’ATTILA, spécialisé dans l’entretien de toiture. Ils répondent à nos questions de concert…
Comment expliquez-vous l’engouement qu’on observe pour les franchises de bâtiment depuis quelques années ?
« La clé dans ce métier est la satisfaction client qui repose à la fois sur le produit et la qualité de la gestion de projets (étude, visite technique, installation, entretien et service-après-vente). La formation initiale intensive de nos concessionnaires et leur accompagnement quotidien permettent d’en faire des experts » indique Marc Labattu. Et Benoît Layahe de compléter : « Contrairement à d’autres secteurs, le bâtiment n’est pas encore très structuré et ATTILA est d’ailleurs le seul réseau à exercer en réseau dans le domaine de la réfection de toiture pour collectivités. Cela laisse beaucoup de marges de manœuvre pour notre développement et cela nous pousse à être toujours plus performants ».
Comment vous-êtes vous adapté à la crise sanitaire ?
Chez Turbo Fonte : « Nous avons mis en place un guide de mesures sanitaires simples et efficaces pour rassurer les clients et les collaborateurs. Cela fonctionne, des ajustements ont lieu chaque jour pour s’adapter à l’évolution de la situation ». Chez ATTILA, « Au cours du mois de mai, l’activité a repris au sein de l’ensemble de nos agences, et ce à 100%. Nous contactons tous nos clients et nos prospects afin de relancer une dynamique. Nous avons la chance de ne pas avoir été trop touché par la crise car nous avons toujours été autorisé à exercer. En termes d’activité, nous avons observé une baisse maîtrisée de l’ordre de 40% en mars et avril et les choses se remettent en ordre de marche depuis mai, avec le déconfinement. Nous restons très actifs depuis cet été et nous avons adapté notre fonctionnement à la situation actuelle en favorisant les téléconférences et en adoptant Teams, autant d’outils que nos franchisés ont su s’approprier ».
Quels avantages trouve-t-on à rejoindre un réseau lorsqu’on souhaite entreprendre ?
« Turbo Fonte a en stock la quasi-totalité de sa gamme (98% du CA). Les concessionnaires reçoivent très rapidement les appareils dont ils ont besoin tout au long de l’année. Ils réduisent ainsi leur surface d’entrepôt et n’ont pas de stock bloqué. Depuis un an, nous réalisons une vidéo pour chaque nouveau produit. Cela permet au consommateur de voir le poêle (ou la cheminée) qui l’intéresse en fonctionnement. Cela a augmenté le taux de concrétisation pour des projets avec un budget moyen de 5 000 €. Nous avons aussi créé un groupe Facebook pour les concessionnaires qui se transmettent astuces et conseils. Cet espace favorise les échanges entre entrepreneurs qui partagent le même engagement » énumère Marc Labattu.
Pour Benoît Lahaye : « La franchise permet de mutualiser les achats mais aussi les besoins en formation, ce qui augmente la compétitivité par rapport à la concurrence. Les échanges entre franchisés sont constants, à l’occasion de réunions régionales, d’assemblées générales et de grandes conventions. Nous sommes adeptes de l’intelligence collective et nous avons d’ailleurs obtenu des récompenses de la part d’instances de la franchise pour la qualité de notre organisation ».
Comment envisagez-vous l’avenir de vos réseaux respectifs ?
« Les deux périodes de confinement de 2020 ont renforcé chez les Français le désir de profiter de leur intérieur et d’investir dans le confort de leur habitat. Notre objectif est d’améliorer encore la qualité de notre service et celle de notre offre. C’est pourquoi nous avons décidé de largement renforcer notre budget Recherche et Développement et de lancer de nouveaux outils plus performants pour nos concessionnaires (commandes en ligne, guides de dépannage…) afin qu’ils puissent être encore plus réactifs et pertinents » répond Marc Labattu concernant Turbo Fonte.
« Nos premiers franchisés en sont désormais à ouvrir une seconde agence et ils sont entourés d’une longue équipe comprenant techniciens, assistantes et aides commerciales. Là encore, le fait d’appartenir à une franchise présente un net avantage car nous formons non seulement les franchisés mais aussi leurs collaborateurs, afin qu’ils soient en mesure d’offrir les meilleures prestations à leur clientèle. De quoi voir l’avenir avec sérénité » conclut le dirigeant d’ATTILA, Benoît Lahaye.
Vous pouvez également consulter toutes les offres Bâtiment.
Avez-vous apprécié cet article ?
En votant vous nous aidez à améliorer la qualité du contenu du site.
Les derniers articles du secteur
- 22 août 2023
Entreprise climatisation, que doit-on savoir ?
Vous souhaitez devenir climaticien ? Sachez que ce métier a de l’avenir surtout avec des températures en augmentation constante, partout en France ... - 20 décembre 2021
Franchise chauffage : 4 concepts orientés vers les énergies renouvelables
Ces dix dernières années, le marché du chauffage au bois a connu un bel essor en Europe, notamment en France. Le marché français est l’un des ... - 18 mars 2021
Rejoignez une franchise de climatisation et de ventilation
La lutte contre le coronavirus passe par une hygiène irréprochable, notamment dans les lieux recevant du public. C’est pourquoi les entreprises ...
- 22 février 2021
Découvrez les derniers chiffres du marché de la restauration
NPD Group vient de livrer son bilan 2020 pour le secteur de la restauration hors domicile. Alors quel impact a eu la pandémie ce marché ? Une ... - 22 février 2021
Des taux en baisse et des franchises de courtage en crédit en hausse
La chute vertigineuse des taux d’intérêts pratiqués par les banques s’est poursuivie et même accélérée tout au long de 2020. 2021 démarre sur ... - 17 février 2021
Le secteur du bricolage en hausse d’environ 6% en 2020
Les deux confinements de l’année 2020 ont fait baisser de 16 % le chiffre d'affaires du commerce spécialisé. Mais il existe des disparités.. ... - 11 février 2021
Trois franchises spécialistes du maintien à domicile vous tendent les bras
S’il est un secteur qui a vu passer la crise sanitaire sans en subir les conséquences économiques négatives, c’est bien celui des services à ... - 06 février 2021
Confinement : est-ce le bon moment pour se lancer ?
Chômage partiel, télétravail, arrêt de travail … A cause de la crise sanitaire, les habitudes des Français ont changé et ces derniers bénéficient ...