YellowKorner présente Formento+Formento « Théorie de la séduction »
De l'œuvre de Formento+Formento, on connaît l'influence de la mode et l'épopée à travers les Etats-Unis après la crise des subprimes. Le couple traverse les Etats et photographie les premières victimes, en l'occurrence des femmes. Si les mises en scène sont sophistiquées, inspirées par la mode et le cinéma des années 50 et 60, les histoires sont bien réelles. Ils photographient le désespoir de celles qui ont tout perdu. Les modèles sont tout autant des anonymes que des mannequins professionnels. Elles sont jeunes, sophistiquées et glamour. Mais il ne s'agit pas là des seules constantes.
Dès le milieu des années 60, la mode et la photographie de mode prennent un nouveau tournant. Parallèlement à la libération des mœurs, le milieu commence à entretenir des rapports troubles avec la sexualisation des personnages et des représentations. Les scènes deviennent cocasses, les cadrages voyeurs, les poses équivoques tandis que les corps se dénudent. Le vêtement, l'accessoire ou le bijou est relégué au second plan. Sous l'impulsion d'Helmut Newton débute la vogue du porno chic. Parce qu'appliqué à la mode, et puisque que tout ce qui y a attrait est glamour, le porno devient chic. La femme n'est plus du tout un « obscur objet du désir » et, contrairement à Conchita, elle se livre parfois jusqu'au trash.
Dans la société occidentale, les arts ont toujours permis de s'exprimer avec une certaine licence. Aux époques les plus puritaines, les artistes peuvent représenter la nudité si elle est traitée dans les sujets traditionnellement dévolus à la peinture d'histoire, l'orientalisme…. Les représentations deviennent prétextes à l'érotisation de la figure féminine, tout particulièrement au XIXe siècle. La société classe alors la femme en deux catégories. Il y a, d'un côté, la femme idéale, vertueuse et accomplie et de l'autre la femme inquiétante, troublante voire vénéneuse. A la même époque naît une relation ambigüe entre féminité, désirs et maladie mentale, réelle ou supposée. Les canons de beauté évoluent et la femme n'est jamais nue mais déshabillée. Toute à la fois inconstante, tragique, morbide, fragile et dangereuse, elle est follement envoûtante et désirable. L'iconographie contemporaine fonctionne encore avec ce qui est devenue une typologie. La femme de Formento+Formento est esseulée et perdue. Leurs photographies convoquent les fantasmes associés à la figure de la jeune fille en détresse. Les sentiments des spectateurs sont ambivalents et ils ressentent tout à la fois de la pitié, de l'empathie mais aussi de la concupiscence.
Mais la femme Formento+Formento est-elle esseulée ou seule ? Son apparente vulnérabilité empêche-t-elle une réelle détermination à combattre et vaincre l'adversité ? A l'instar des héroïnes hitchcockiennes, véritables beautés glacées, ces femmes, en apparence idéales, révèlent leur tempérament passionné et leur fougue lorsque les circonstances l'exigent. En perdant leur ingéniosité, elles deviennent subversives et ô combien désirables.
Marie Oppeneau est rédactrice pour le site Observatoire de la Franchise depuis plus de 7 ans. Son intérêt pour la franchise et l'entrepreneuriat l'a naturellement amenée à se spécialiser dans ces domaines. Elle participe activement à la rédaction de nos différents contenus, apportant son expertise pour proposer des articles clairs et adaptés. Son travail permet de tenir nos lecteurs informés des dernières tendances et de mieux comprendre l'actualité du secteur.