YellowKorner présente François Fontaine et Sergio Villaquiràn « Vivre et mourir sur les rives du Gange »
Le Gange est un des sept fleuves sacrés de l’Inde. Il n’est pas de fleuve sur terre qui fasse autant l’objet d’adoration. Jawaharlal Nerhu le décrivait comme « le symbole de la civilisation indienne : toujours changeant, coulant éternellement et pourtant jamais le même Gange ». La religion hindoue lui prête des vertus de purification. L’âme peut atteindre plus vite la « moksha » ou délivrance pour celui qui se baigne dans ses eaux ou dont les cendres y sont dispersées.
Durant l’hiver 2010, le photographe François Fontaine réalise un travail consacré à l’Inde et plus particulièrement aux manifestations de dévotion. Plusieurs sites sacrés de l’Inde se trouvent le long des 3000 km de rives. La ville de Varanasi, aussi connue sous le nom de Bénarès, est une des neuf villes sacrées de l’Hindouisme. Située sur la rive gauche du Gange, face au soleil levant, la ville est un haut lieu de pèlerinage.
Bénarès est célèbre pour ses ghâts qui permettent de descendre au fleuve pour y pratiquer des ablutions et dresser les bûchers pour les morts. Fréquentée par les ermites et les pèlerins depuis plus de 3000 ans, la ville est dédiée à Shiva, époux de Gangâ, la déesse du Gange.
Le photographe espagnol Sergio Villaquirán Castrillo, qui conçoit aussi son Œuvre à travers ses voyages, propose une autre vision de la cité. Il choisit de prendre son cliché, non pas des rives, mais d'une embarcation évoluant sur le Gange. Traitée en perspective, la prise de vue laisse découvrir les rives tandis que derrière le rameur, le fleuve semble se prolonger à l'infini.
L'eau est omniprésente dans l'Hindouisme. Elle a un rôle purificateur spirituel qui dépasse la matérialité. Dans la pensée hindoue, l'eau est liée à la « mâyâ ». La mâyâ est l'illusion d'un monde physique que notre conscience considère comme la réalité. La recherche artistique de François Fontaine est en adéquation avec les thèmes fondateurs de la religion hindoue. L'artiste ne cherche pas à photographier la réalité des pratiques religieuses mais l'aspect surnaturel de celles-ci.
Dans l'œuvre photographique de François Fontaine transparaissent les thèmes privilégiés de l'intemporel et de l'irréel. Les choix iconographiques et stylistiques adoptés par le photographe accompagnent le caractère sacré des sujets représentés. La photographie de Sergio Villaquiràn traite moins de l'aspect sacré que de la vie au quotidien au bord du Gange. Au-delà de l'aspect spirituel, ces photographies témoignent d'un mode de vie issu d'une culture ancestrale. Si le pèlerin côtoie le pécheur, le Gange purifie autant qu'il nourrit et demeure la source de toute chose.
En savoir plus sur l'exposition « Vivre et mourir sur les rives du Gange ».