YellowKorner présente Kate Scott « célébration de la nature »
Kate Scott dispose les végétaux sur des fonds noirs. Ce parti pris rappelle les vitrines des musées d'histoire naturelle ou encore celles des cabinets de curiosités. La précision avec laquelle les fleurs sont représentées, pixel après pixel, évoque les planches botaniques de Basilius Besler ou encore Johann Wilhelm Weinmann. Les photographies renseignent avec précision et montrent, dans les détails, toutes les parties constitutives des fleurs.
La postproduction représente, pour certaines œuvres, plus d'une centaine d'heures de travail. Le traitement précis de la lumière souligne les lignes et la composition. Cette attention particulière aux détails évoque le traitement pictural hyperréaliste de l'Ecole du Nord à la période baroque. Les artistes ne cessent alors de vouloir capter le temps et la mort. Les Vanités, qui appartiennent à une catégorie particulière de nature morte, traitent de la précarité et du peu d'importance de la vie humaine. Souvent associées à la représentation d'un crâne humain, les fleurs, qui finiront par faner, évoquent le caractère transitoire de la vie humaine.
Figeant pour l'éternité les fleurs au summum de leur éclat, les œuvres de Kate Scott semblent vouloir faire mentir les Vanités. La photographe démontre que les artistes ont le pouvoir de rendre la beauté éternelle et de transcender la mort. Les photographies de Kate Scott ont aussi la solennité des portraits. La macrophotographie sert la majesté des fleurs. Chaque détail est figuré avec précision et les nervures, les variations de couleurs sur les pétales, les courbes des tiges et leurs teintes spécifiques rendent chaque fleur unique. Dans cette célébration de la perfection, les photographies semblent réinventer le réel.