YellowKorner présente Laurent Dequick « Vibrations urbaines »
Laurent Dequick consacre son oeuvre à la représentation de l'espace urbain. Devant la multiplicité des signaux émis par la ville – les lumières, les bruits, la densité de population –, l'artiste ne veut se résoudre au choix. Puisqu'aucune prise de vue unique ne peut capter l'ensemble, le photographe choisit de ne pas choisir. Il superpose, juxtapose et incruste les prises de vue pour traduire le plus fidèlement possible l'énergie de la ville de New York.
Architecte de formation, Laurent Dequick propose une réflexion sur la ville contemporaine et, plus spécifiquement, sur le foisonnement de l'espace urbain moderne. Le propos du photographe est de transmettre avec exactitude l'impression de frénésie et de l'activité en zone urbaine : « Au détour des rues, les lumières, les bruits, le trafic des voitures, le fourmillement des piétons, le mélange des odeurs, sont si prenants qu'aucune prise de vue unique ne peut en capter l'intégralité. Faudrait-il donc faire des choix ? Je ne le crois pas, je ne le veux pas… ». Pour traduire en image cette « congestion » de vie urbaine, le photographe imbrique avec la même intensité des photographies représentant des ensembles architecturaux, des axes de circulation et des personnes. Il condense les images comme la ville condense la somme des vies de tous ses habitants. Le style de Dequick n'est pas sans rappeler le cubisme dans son rendu proche de l'abstraction. Il représente aussi le mouvement permanent et le temps : « Photographier des lieux de vie implique de représenter, ne serait-ce que par l'évocation, le temps qui passe. En tant que photographe, je trouve que c'est un beau challenge ».
Laurent Dequick explique que la photographie n'est qu'un médium pour réaliser une oeuvre plastique qui transcende le sujet : « Mon propos est le ressenti, l'émotion qui découle de la juxtaposition d'instants pluriels ». Si, de manière générale, la photographie fige à jamais un instant T, l'artiste additionne les moments comme il superpose les clichés. L'accumulation avec des décalages crée une vibration et réinvente la chronophotographie. Les effets de ralentis et de mouvements décomposés donnent une vision inédite et frénétique de l'activité urbaine.