YellowKorner présente le photographe Pascal Bobillon « Ville étirée »
Pour la série « Ville étirée », Pascal Bobillon questionne la cité contemporaine. Le photographe compare les constructions modernes à celles du passé. Il interroge plus spécifiquement la propension des hommes à bâtir des édifices toujours plus hauts. Le photographe se réfère à l'architecture religieuse en prenant les exemples des temples antiques, des pyramides ou encore des cathédrales. La hauteur de ces bâtiments sacrés révèle la volonté d'ériger pour s'élever au plus près du divin.
Pascal Bobillon compare ces édifices, souvent ancestraux, aux gratte-ciel new yorkais. La laïcisation du monde moderne implique un changement radical des modèles qui ont jusque-là influencé l'architecture mondiale. Les édifices religieux semblent dérisoirement petits en comparaison de l'Empire State Building ou de la Bank of America de New York. Dans une surenchère de gigantisme, les gratte-ciel de la ville étirent en hauteur les espaces habitables. Ces structures deviennent les nouveaux symboles de pouvoir d'une humanité qui n'a plus besoin de défier les dieux.
En étirant à la verticale les formes, le photographe renforce l'illusion de hauteur démesurée. Prise dans un mouvement perpétuel, la ville semble ne jamais devoir s'arrêter de s'élever. Telle une matière vivante, elle ne cesse de croître et le fait à une vitesse vertigineuse. Pour signifier la croissance exponentielle, Pascal Bobillon étire les lignes verticales et les dégradés de couleurs jusqu'à l'abstraction.