Le marché du meuble renoue avec la croissance

Après deux années de baisse, le marché français de l’ameublement a retrouvé le chemin de la croissance en 2010, avec une progression globale de 2,7% à surfaces évolutives, c'est-à-dire en tenant compte des ouvertures de points de vente réalisées au cours de la période. En 2010, le marché du meuble gagne ainsi près de 250 millions d’euros en valeur, pour atteindre un chiffre d’affaires total (tous circuits de distribution confondues) de 9,59 milliards d’euros. Petit bémol, tous les segments ne se sont pas illustrés de la même manière. En tête des bons élèves : l’équipement du foyer et la cuisine équipée. Pour connaître les raisons d’une telle disparité entre les segments et les perspectives pour l’année 2011, nous sommes allés rencontrer Christophe Gazel, le Directeur Général de l’Ipea.

Ces enseignes rentables recrutent

LITRIMARCHÉ

Matelas - Sommiers - Banquettes - Lits - Linge de lits

Apport : 30 000 €

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Archea

Aménagement intérieur sur mesure, dressing, bibliothèque, rangements, ...

Apport : 50 000 €

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MONSIEUR MEUBLE

Apport : 100 000 €

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HEMISPHERE SUD

Concept de shopping déco basé sur le naturel dans l'univers de la décoration et de l’aménagement de la maison

Apport : 100 000 €

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Samuel Burner : Christophe Gazel bonjour, l’édition 2011 du Meubloscope est parue il y a quelques jours, avec un marché du meuble visiblement en regain de forme. Quels sont, selon vous, les principaux enseignements à retenir ? Qui sont les grands gagnants de l’année 2010?
Christophe Gazel : Le marché du meuble a renoué avec la croissance en 2010, avec une progression de 2,7% à surfaces évolutives, pour un chiffre d’affaires total de 9,59 milliards d’euros réalisé dans l’Hexagone. Mais attention tout de même à ces chiffres, à surfaces constantes (sans tenir compte des ouvertures réalisées), la progression est quasi nulle.
En 2010, nous avons pu constater le bon retour des spécialistes en tous genres. Les spécialistes cuisine enregistrent ainsi une progression de +6,6% et rattrapent ainsi une année 2009 qui n’avait pas été à la hauteur de leurs ambitions. Belle année 2010 également pour les spécialistes literie (+ 4,5%) et salon (+ 4,1%). A noter également le très bon comportement des enseignes de l’équipement du foyer (+5,5%) qui avaient connu ces dernières années, une période assez difficile.
Le jeune habitat enregistre pour sa part une croissance des ventes de +1,6% en 2010. Mais cette moindre performance s’explique tout naturellement. Il nous avait habitués en effet ces dernières années à des taux de croissance à deux chiffres. Ce mouvement ne pouvait pas tout naturellement se poursuivre.

Samuel Burner : Revenons quelques instants sur les performances des spécialistes cuisine, qui pour la plupart misent sur la franchise ou la concession pour poursuivre leur expansion. Quel regard portez-vous sur leur activité et sur la montée de la concurrence?
Christophe Gazel : Le segment de la cuisine équipée est bien le grand gagnant de l’année 2010 car il a vu ses ventes progresser en valeur de + 6,6%. Les leaders du segment à l’image de Schmidt et Mobalpa se sont mis à réanimer le marché. Cette évolution notable est également à mettre au crédit de la grande distribution de meubles. N’oublions pas que la situation est extrêmement concurrentielle sur ce créneau. Reste qu’en 2010, le segment cuisine a gagné 0,9 point de parts de marché. Il représente désormais 23,8% du marché du meuble.
Les leaders de ce segment annoncent également qu’ils veulent devenir des spécialistes de l’aménagement complet de l’espace de vie. C’est un pari. Tous ces industriels, qui veulent pousser leurs activités de rangement, vont devoir lancer de nouveaux concepts de points de vente – et de nouvelles enseignes dédiées- s’ils veulent réussir à s’imposer sur cette niche.

Samuel Burner : Quels sont les segments de l’ameublement qui ont le moins bien réussi en 2010 ? Pour quelles raisons selon vous?
Christophe Gazel : Le jardin et le meuble meublant avec respectivement des progressions de +1,8% et +1,6% enregistrent pour leur part des évolutions inférieures à la moyenne du marché. Le segment du rembourré affiche pour sa part une progression quasi nulle, avec une évolution de + 0,4%.
Les baisses de prix pratiquées par certaines enseignes de la grande distribution sur plusieurs de leurs produits phares ont également permis de générer de trafic dans tous ces magasins et d’augmenter les volumes de vente.

Samuel Burner : Quelles tendances se dessinent pour 2011 pour la consommation de meubles en France ? Le marché devrait-il rester aussi bien orienté qu’en 2010?
Christophe Gazel : L’année 2011 a très bien démarré. Nous avons dans notre panel des points de vente qui ont vu leur activité progresser de + 40% d’une année sur l’autre. Précisons tout de même qu’il s’agit tout simplement parfois d’un report d’achat des ménages, qui pour certains ont hésité à dépenser en 2009 et 2010.
Pour 2011, les intentions d’achats de meubles des ménages français sont très fortement reparties à la hausse. 28,8 % d’entre eux déclarent ainsi vouloir acheter des meubles en 2011, contre 27,3% l’an passé. Dans ce contexte, la cuisine équipée a une belle carte à jouer. L’engouement des Français ne se dément pas et le potentiel est encore conséquent quand on compare notre taux d’équipement à celui de nos voisins européens.

Samuel Burner : Quelle place pourrait tenir la franchise dans la stratégie de développement des enseignes dans les mois à venir?
Christophe Gazel : La franchise va être un vecteur de renouveau pour l’ensemble du secteur. D’ailleurs plusieurs marques l’ont bien compris et ont anticipé ce phénomène en cherchant notamment de nouveaux partenaires en dehors du monde du meuble, comme cela se faisait encore il y a quelques années.
Autre élément prendre à considération : l’évolution des zones commerciales dédiées à l’équipement de la maison. Certaines d’entre elles souffrent actuellement. D’autres sont en train de se déplacer. Ce phénomène a une incidence forte sur les nouveaux entrants. Dans ce contexte, le nouvel entrant  a autant de chances de réussir que les autres, à condition bien sur que son concept soit vraiment différenciant. C’est la puissance même du concept qui va faire toute la différence entre toutes les enseignes.

NB : Comme chaque année, l’Institut de Promotion et d’Etudes de l’Ameublement (IPEA) publie son Meubloscope. La 15^ème édition du Meubloscope est disponible depuis le 22 février 2011 on line sur le site de l’Ipea. L’exemplaire 2011 dresse un panorama complet et détaillé de la consommation de meuble des ménages français en 2010 et donne  des pistes de réflexion pour l’année en cours :  www.ipea.com

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