Conclusion
Les investisseurs et ceux qui souhaitent devenir franchisé ont un choix quasiment illimité en matière d'enseignes. Non seulement tous les secteurs d'activité sont représentés mais ils ont également la possibilité essentielle de sélectionner le positionnement de la marque, la taille de l'entreprise et le type de développement qu'ils souhaitent entreprendre dans leur pays : franchise directe, master franchise...
Mais la sélection d'une franchise doit se faire en respectant certaines procédures incontournables, destinées à identifier les facteurs de réussite et d'échec.
On peut en citer quelques uns, mais la liste ne peut être exhaustive :
- Choisir une activité en adéquation avec ses goûts, son expérience, son savoir-faire.
- S'assurer qu'il existe un marché dans le secteur géographique que l'on souhaite attaquer (ex : ne pas implanter une franchise d'isolation dans un pays chaud).
- Disposer de l'apport personnel et des capacités d'emprunt nécessaire aux investissements et au fonds de roulement indispensable au lancement.
- Sélectionner un partenaire qui dispose d'un réel savoir-faire et de méthodes structurées pour transmettre ce savoir-faire.
- Entrer en contact avec des franchisés déjà en place pour valider les affirmations du franchiseur et mieux conceptualiser le travail et le mode de vie dans lequel on va s'intégrer.
- Réaliser soi même son étude de marché et son compte d'exploitation prévisionnel pour éviter que le franchiseur ne pêche par optimisme pour vous pousser à signer son contrat.
- Faire analyser le contrat de franchise par un juriste spécialisé dans ce mode de distribution.
La relation que l'on construit avec son franchiseur est souvent émotionnelle et les liens que l'on construit avec lui peuvent réduire le champ de vision du franchisé et amoindrir sa vigilance. Comme le dit très justement Patrick Hervé, conseiller économique à la Mission économique française, le Maroc est un pays qui séduit les entrepreneurs étrangers et les franchiseurs. Il en conclut que "les franchiseurs doivent absolument dépasser ce côté émotionnel et construire une relation d'affaires basée sur des éléments objectifs". Le candidat franchisé ou Master franchisé doit avoir la même démarche.
Mais si le candidat se doit d'opérer une sélection, le franchiseur est en droit de choisir son partenaire sur des critères qui lui sont propres. Il privilégiera la personnalité de son candidat et préfèrera souvent celui qui a la volonté de s'impliquer dans l'exploitation de son entreprise. La capacité financière, si elle est impérative, ne devrait pas suffire à le convaincre des qualités de son futur partenaire.
Il faut donc convaincre le franchiseur qu'il fera le bon choix en vous sélectionnant.
Si Monsieur Cédric Moyal, qui développe Etam a convaincu son franchiseur, c'est dit-il plus sur sa détermination et son goût pour l'activité que sur les garanties financières qu'il proposait face à d'autres candidats qui sollicitaient l'enseigne en même temps que lui. On peut également citer Salwa Akhannouch, seule femme Master franchisé du groupe Zara et également l'une des rares franchisées puisque le groupe qui compte plus d'un millier de magasins ne compte que 4 ou 5 franchisés. C'est dit-elle sa volonté, son acharnement à convaincre son partenaire qui ont emporté la décision.
Ceci illustre bien le fait que créer une entreprise franchisée nécessite la même volonté, la même rage de réussite qu'une création en indépendant.
Si le Maroc est un pays qui réussi si bien aux enseignes qui s'y implantent, c'est parce qu'il présente les atouts d'un marché encore mal exploité, dans une économie en plein développement, politiquement stable et bénéficiant de jeunes entrepreneurs de talent.