L'immobilier commercial
Pour attirer les enseignes internationales, il était impératif de moderniser les infrastructures, notamment concernant les locaux commerciaux.
L'un des grands challenges de l'économie marocaine est de rénover l'immobilier commercial.
Chacun sait que la réussite d'une activité commerciale dépend de son emplacement. Il est par conséquent primordial d'attacher beaucoup d'importance à sa modernisation. Les acteurs présents sur le marché marocain sont parfaitement conscients que leur action a une influence vitale pour le développement des enseignes marocaines et internationales.
Hérité d'habitudes séculaires, la maîtrise du foncier dépend essentiellement d'acteurs économiques qui le considèrent comme un outil spéculatif, freinant ainsi le développement commercial. Les instances dirigeantes, comme l'explique Madame Mounia Boucetta, Directeur du Commerce Intérieur souhaitent réguler le secteur et favorisent les entreprises commerciales qui ont vocation à moderniser le tissu économique du pays.
Les groupes comme Marjane ont une action structurante. Dans le même esprit, le développement de galeries commerçantes telles que les réalisations de Label Vie ont des effets positifs sur le cadre social et urbain. Amélioration des aménagements routiers, des transports en commun, animation et amélioration du cadre de vie, professionnalisation des commerces environnants...
La mobilisation des acteurs de l'immobilier commercial ne se limite pas à une copie pure et simple des réussites occidentales. Ils adaptent leurs implantations au marché et créent des concepts innovants. Le Mega Mall de Rabat en est un bel exemple. Centre commercial, mais également lieu de loisir et de détente, il a pour vocation de créer un espace de loisirs, tout autant qu'un espace commercial.
Le groupe Label Vie, avec la rénovation du marché de gros de Casablanca, monument classé, est également l'illustration de cette implication des groupes dans l'amélioration du cadre de vie des marocains.
Se sont ainsi créés des groupes qui ont lancé les premiers centres commerciaux. Best Real Estate (Label Vie), Cofarma (Marjane), ainsi que des centres commerciaux ultra modernes comme Le Mega Mall à Rabat offrent des espaces commerciaux correspondant aux normes exigées par les marques les plus exigeantes.
Témoignage
Label Vie, le groupe dirigé par Zouhair Bennani a ainsi créé 7 centres commerciaux et en ouvrira cinq nouveaux dans les mois qui viennent. Il emploi plus de 600 salariés et développe un chiffre d'affaires de 500 millions de Dirhams.
Zouhair Bennani explique que la création du groupe reposait sur la constatation qu'un certain " cahot " prédominait dans le paysage urbain et que partout où s'implantent des centres commerciaux structurés, ils apportent à l'environnement social et économique une amélioration tangible. Pour parvenir à structurer les centres commerciaux Label Vie et aujourd'hui le Mega Mall ne vendent pas les surfaces commerciales aux commerçants, mais les louent en imposant une adhésion à la charte de la galerie. Respect des normes commerciales, respect des règles légales de gestion...
Cette modernisation a également des effets inattendus et qui vont dans le sens de cette évolution positive. Label Vie a acquis à Casablanca un bâtiment de 2.500 m² abandonné par l'ancien marché de gros. Monument classé, il va être rénové dans le respect de son architecture et abritera un supermarché de centre ville aux volumes atypiques.
La création de magasins a également un effet bénéfique sur le paysage urbain. L'architecture ultramoderne du magasin Zara apporte à la ville un complément d'image de métropole internationale.
Zouhair Bennani : Nous avons réfléchi de façon approfondie sur les attentes des consommateurs et également sur la structure de la galerie commerçante. Nous avons été les premiers à ne pas vendre les espaces commerciaux, mais à les louer. Nous en organisons la gestion et l'animation. Ce qui donne une réelle cohérence commerciale au centre.
Nous avons également un projet en cours, assez atypique, sur Casablanca. Il s'agit de la reprise d'une opération initiée par le GRC, qui n'a jamais abouti. Le bâtiment de 2.500 m² est un ancien marché de gros, aujourd'hui classé, avec une hauteur sous plafond de 40 m. Ce sera un superbe lieu, dans lequel nous souhaitons attirer une enseigne dans le domaine du loisir culturel comme Virgin ou la Fnac.
Par ailleurs, nous nous implantons à Settat. C'est également stratégique. Il faut aller là ou il y a une large clientèle et bien identifier ses besoins. Ce sont des opérations qui s'avèrent très structurantes pour les villes. Ce centre sera un peu plus modeste, mais avec une cible de clientèle parfaitement identifiée.
Autre projet, notre implantation à Marrakech… proche de la Mamounia. C'est un emplacement phare. Et là aussi, nous avons identifié des besoins particuliers des consommateurs.
Nous estimons que ce type de projet est réalisable dans des villes de 40 à 50.000 habitants.
Un dossier réalisé par Yves SASSI, en collaboration avec la Direction des Investissements à l'occasion des Intégrales de la Franchise de Casablanca les 8 et 9 Octobre 2004