Ministère de l'Industrie / Commerce / Mise à niveau de l'Economie
Un entretien avec Madame Mounia Boucetta, directrice du Commerce intérieur au Ministère de l'Industrie,du Commerce et de la mise à Niveau de l'Economie.
" Il ne faut pas oublier que le commerce est tiré par la consommation. "
Yves SASSI : Quelle importance attribuez-vous à la franchise au Maroc ?
Mounia Boucetta : Notre ministère a été le premier à collecter les informations et les données concernant le monde de la franchise au Maroc, alors que la franchise ne faisait que débuter.
Notre action s'est poursuivie en étant partenaire des événements qui se déroulent dans le secteur. Nous sommes très actifs pour le développement du salon de la franchise de Casablanca, par ailleurs, nous organisons des missions lors du salon de la franchise de Paris. L'objectif est de faire connaître ce mode de croissance au Maroc, d'attirer les franchises internationales et de motiver les investisseurs et candidats à la création d'entreprise.
Yves SASSI : Souhaitez-vous qu'une législation spécifique soit mise en place ?
Mounia Boucetta : Nous n'y sommes pas favorables, pour le moment. Il faut laisser la liberté d'entreprendre aux investisseurs. Nos franchiseurs adoptent progressivement le code de déontologie français et je pense de toutes façons qu'il faut attendre que la jurisprudence se prononce sur les conflits qui peuvent voir le jour.
Je pense qu'il est important dans un premier temps de mettre en place des formations spécifiques pour les franchiseurs et également pour les candidats à la franchise. C'est un mode de développement qui doit respecter certaines règles et chacun doit en être informé.
Yves SASSI : Quelles sont les actions que vous menez dans ce sens ?
Mounia Boucetta : Avec les instances locales, nous souhaitons réunir les opérateurs pour identifier les problèmes et doléances des intervenants et proposer des solutions.
Pour ce faire, nous organisons des séminaires, notamment avec la Fédération Marocaine de la Franchise. Le premier était axé sur le financement et le foncier. Le second séminaire a été organisé autour des problématiques de change et de contrôles douaniers.
Enfin, nous avons mis en place un programme destiné à identifier des candidats potentiels à la franchise. Sur ce thème, nous nous appuyons sur les Chambres de Commerce.
Nous étudions en ce moment la création de ce que nous appelons déjà la " Caravane de la Franchise " qui circulera dans les villes marocaines. Son rôle sera de vulgariser le principe de la création d'entreprise en franchise. Beaucoup d'entrepreneurs en puissance ne savent pas encore à quoi cela correspond.
Yves SASSI : Qu'attendez-vous du développement de la franchise pour l'économie marocaine ?
Mounia Boucetta : Le commerce marocain a besoin de se moderniser. Il est clair que la création de points de vente structurés est un excellent facteur d'animation des villes. Chaque fois qu'une rue reçoit une franchise, le commerce local se structure.
C'est donc un facteur de modernisation. C'est également un levier pour l'emploi et par conséquent pour la consommation.
J'ajoute aussi, que la franchise est un excellent moyen pour les jeunes entrepreneurs de se lancer dans l'aventure de la création d'entreprise en bénéficiant du savoir faire des enseignes. C'est une démarche saine qui réduit considérablement les échecs toujours coûteux pour la collectivité.