YellowKorner présente les photographies d’Olivier Lavielle : « On the road again »
Ce passionné d’aviation, pilote à ses heures, photographie des modèles ayant fait la gloire des débuts de l’aéronef. Dans le désert des Mojaves, en Californie, viennent mourir des avions venus du monde entier. Au milieu de nulle part, les Boeing, les avions de l’armée, mais aussi de très vieux appareils attendent, sous un soleil de plomb, que l’on décide de leur sort. En esthète des époques passées, Lavielle ne photographie que des anciens modèles devenus des pièces de collections. Les connaisseurs reconnaitront les DC-3 ayant servi à combattre l’Allemagne nazie et les Fougas Magister de la patrouille de France. Le noir et blanc sublime les lignes des appareils. Tandis que la lumière se reflète sur la carlingue et sur les ailes, on ne peut s’empêcher de penser à « L’Albatros » de Baudelaire laissant piteusement ses ailes trainées.
Selon le photographe, la seule façon de découvrir le continent américain est de le parcourir au volant d’une voiture. Il compare cette dernière à la monture d'un cowboy. Olivier Lavielle nous propose une échappée sur la route 66. En joignant Chicago à Los Angeles, la 66 traverse de part en part les Etats-Unis. En 1926, elle est la première route transcontinentale goudronnée des Etats-Unis. Si, depuis 1985, la route 66 n’a plus d’existence officielle, elle reste mythique dans l’imaginaire collectif. Olivier Lavielle a bien sûr emprunté cette route. Il suit le chemin de tous ceux qui ont tracé vers l’Ouest. Le long de la route, dans les stations-service, ou abandonnées sur le bas-côté, Lavielle s’arrête pour photographier les automobiles. Les Corvette et les Buick restent à jamais les symboles d’une Amérique en avance sur son temps. Le rêve américain semble tout entier contenu dans ces véhicules, figurant les destriers modernes prêts à conquérir de nouveaux territoires.
Avec l’appareil à la main et un vieux standard de jazz ou de blues dans la tête, le photographe parcourt les Etats-Unis comme on court derrière un idéal. Olivier Lavielle donne alors une vision du monde à la fois romantique, nostalgique et intemporelle. Il vit son rêve américain sans transiger sur l’esthétique qu’il y associe. Aucun compromis n’est possible, Olivier Lavielle fera vivre aujourd’hui l’Amérique d’hier.