Pascal Beuvelet, le Président d’In&Fi Crédits, s'oppose à une augmentation des taux d'intérêt
Le dernier Observatoire Crédit Logement / CSA le confirme. Depuis juillet, les taux remontent doucement (+ 11 points de base en trois mois), mais ils restent en moyenne au niveau de 3%.
Dans la réalité, les taux des financements, dont les crédits immobiliers, sont gouvernés par :
- les taux de refinancement des banques entre elles. Aujourd’hui, les relations interbancaires sont toujours bloquées. Les banques n’ont pas confiance entre elles, ne se prêtent pas, de peur de ne pas être remboursées et placent leurs fonds excédentaires à la BCE.
- les conditions de refinancement des banques auprès de cette même BCE, dont le principal taux directeur a été abaissé à 0.5% en mai dernier. Il s’agit d’un taux historiquement bas, mais pas nécessairement un « taux plancher » a précisé Mario Draghi le 4 juillet 2013. Face à la situation économique et financière désastreuse, la BCE a opté pour un taux directeur à hauteur de 0.5%.
- la rémunération des dépôts à 1.25% pour le Livret A.
- les stratégies des établissements de crédit pour faire coexister la création de capital nécessaire à leur recapitalisation (diminution du risque et augmentation des marges).
- enfin, et ce n’est pas le moindre des arguments en faveur d’une maitrise de la hausse des taux des crédits immobiliers, il faut prendre en compte le caractère excessivement concurrentiel du secteur bancaire. Cette concurrence commerciale permanente est régulée à la baisse avec la montée en puissance des courtiers en crédits qui assurent désormais 25% de la distribution des crédits immobiliers. Une part qui progresse de plus de 10% par an.
Dans cette configuration d’une abondance de liquidité à bon marché, la période est propice au financement des projets immobiliers des particuliers.
Il n’existe aucune raison technique qui permette aux établissements de crédit de ne pas maintenir le taux des prêts immobiliers à leur niveau actuel. Gageons également que ces derniers arbitreront utilement entre l’achat de dettes d’état et leur aide à l’économie par le financement des ménages et des entreprises, nécessaire pour stimuler la croissance économique.