Rachid Rassoul, diplômé de l’IUP de Colmar et ex directeur de la formation à la Fédération Française de la franchise, a ouvert un magasin Cartridge World en franchise à Paris en 2003. Il explique comment devenir un franchisé Cartridge World et pourquoi ce concept australien qui a fêté ses dix-sept ans devrait trouver rapidement sa clientèle sur le territoire français.
Caroline Kervennic : Comment vous êtes vous lancé dans la création d’un magasin sous l’enseigne Cartridge World ?
Rachid Rassoul : Je travaille dans le secteur de la franchise depuis de nombreuses années, j’ai exercé notamment à la fédération française de la franchise, et chez Rent A Car, que j’ai quitté en juin 2003. Ensuite, j’ai eu envie de me lancer à mon compte dans la restauration, mais l’amplitude horaire de ce type de métier m’a freiné, je venais d’avoir un enfant. Puis j’ai rencontré Lionel Dindjian, le directeur de la franchise Cartridge World, que je connaissais depuis longtemps, je me suis intéressé à ce concept qui était complètement novateur en France et qui comptait déjà plus de cent cinquante magasins en Angleterre. Très rapidement, j’ai été certain qu’il y avait quelque chose à faire en France à partir de ce concept et j’ai rencontré le master franchisé, Richard Parkinson. Je me suis lancé à la recherche d’un local dès septembre 2003, mais cette recherche s’est avérée assez difficile et j’ai mis plusieurs mois à trouver un endroit qui me convienne.
Mon magasin est le huitième Cartridge World en France, je fais donc parti des premiers franchisés installés. Je ne me voyais pas être le franchisé numéro trois cent d’une enseigne bien installée, après avoir passé des années dans le secteur de la franchise. J’ai apprécié le côté pionnier de cette aventure.
Comment s’est déroulée la mise en place de votre activité ? Quelle aide avez-vous reçu du franchiseur ?
La formation des franchisés avait lieu à Adélaïde, en Australie, à cette époque. Nous avons passé quinze jours sur place dans une ambiance des plus sympathique et avons rencontré le fondateur de l’enseigne. Aujourd’hui, cette formation se déroule en Angleterre avec le master franchisé, qui est le plus gros franchisé au monde de cette enseigne, avec près de deux cent trente boutiques. Avec mon expérience dans le développement de réseau, je n’ai pas eu à demander à mon franchiseur de me chercher un local. En revanche, j’ai bénéficié des conseils de ce dernier pour ce qui concernait l’aménagement intérieur de mon local. Nous avons fait les plans ensemble et il m’a fournit les coordonnés d’une entreprise pour l’agencement. Une personne m’a également été dédiée lors de la semaine d’ouverture de mon magasin. Cette dernière m’a aidé à tout mettre en place, à organiser le rangement du matériel et m’a apporté un vrai discours technique sur notre activité, une aide essentielle qui nous a permis de travailler plus rapidement et qui a facilité l’ouverture. Faisant parti des premiers franchisés, je pense avoir été un peu chouchouté lors de mon installation.
Tout le support technique nous est apporté. Chaque franchisé reçoit un véritable manuel, avec pour chaque cartouche la méthode de travail adaptée. Ce dernier est complété au fur et à mesure que de nouvelles cartouches sortent sur le marché. Ce support technique est loin d’être anecdotique. Les fabricants ont pris l’habitude de complexifier de plus en plus leur système, avec des codes, des filaments qui grillent ou des puces bloquantes, qui sont censées éviter la recharge et le recyclage des cartouches. Nous avons également accès à un support technique basé en Angleterre qui fonctionne très bien. Dès que j’ai un problème, je peux les appeler et obtenir une réponse dans les quinze minutes.
Qui sont vos clients réguliers ?
Mon magasin est ouvert depuis quinze ou seize mois. Au départ, j’ai dû consacrer beaucoup de temps à expliquer le concept aux personnes qui franchissaient la porte du magasin. Aujourd’hui, notre clientèle commence à se mettre en place et tout va plus vite. En France, le marché est complètement vierge. Nous nous positionnons bien sur le marché des jets d’encre, concernant celui des cartouches pour imprimantes laser, la concurrence est assez rude. Nous arrivons toutefois à tirer notre épingle du jeu car nous apportons aux clients notre expertise, nos conseils et la qualité de notre accueil. Nous travaillons beaucoup avec les TPE et les PME, qui apprécient la rapidité de nos interventions. Notre clientèle est constituée, en valeur, à soixante pour cent d’entreprises et à quarante pour cent de particuliers, ces derniers consommant en moyenne une seule cartouche tous les six mois.
Vous avez recruté plusieurs employés. Comment cela s’est-il passé ?
Tous les magasins démarrent leur activité avec deux personnes, le franchisé et un employé. Pour ma part, j’ai embauché une seconde personne assez rapidement. Le recrutement des salariés est une étape importante puisqu’ils sont réellement opérationnels après 3 mois d’activité. Il est donc important de bien les sélectionner pour qu’ils ne quittent pas l’entreprise au cours de la première année.
Quel bilan tirez-vous de votre activité pour le moment ?
Le magasin fonctionne bien. Nous avons ouvert fin mars 2005 et nous détenons toujours le record du chiffre d’affaires pour le mois d’ouverture. Les comptes du premier semestre s’annoncent très bons. Je suis actuellement à la recherche d’un local afin d’ouvrir un second magasin dans le quatorzième arrondissement. Plusieurs franchisés ont déjà franchis le pas, celui de Lille a ouvert un second magasin et prépare l’ouverture du troisième. Le franchisé implanté à Troyes a également deux boutiques. Celui de Niort va ouvrir un magasin à la Rochelle.
Le concept Cartridge World est un concept de proximité, notre clientèle se concentre sur un rayon de cent à deux cents mètres à la ronde. Les meilleurs chiffres d’affaires sont réalisés en province, à Marseille, Lille et Grenoble. Mon magasin doit être classé en quatrième ou en cinquième position. Cette différence entre le marché provincial et celui qu’on observe à Paris peut peut-être s’expliquer par le manque de communication de notre part, ainsi que par un effet de dilution de la clientèle sur le marché parisien. En province, l’ouverture d’un magasin est parfois un événement. Pour l’instant, nous avons fait assez peu d’effort en matière de communication. Nous lançons actuellement une campagne de mailing, avec une distribution de prospectus à l’attention des particuliers.
Comment décririez vous le franchisé type Cartridge World ? Quelles qualités doit posséder ce dernier ?
C’est assez difficile de répondre à cette question. Le franchisé Cartridge World n’est pas cantonné à un rôle de commerçant, capable de servir la clientèle et de la fidéliser, ni à un rôle de commercial, qui négocie avec les entreprises. Il doit être capable de mener les deux rôles de front, ainsi que la partie technique de notre travail, celle qui consiste à conseiller la clientèle et à traiter les cartouches que l’on nous apporte. Une fois les aspects matériels éliminés, tel que le financement du projet ou le choix du lieu d’implantation du magasin, le reste est question d’alchimie. Un des éléments fondamental, pour moi, est la capacité du futur franchisé à intégrer le réseau. Certains ont parfois du mal à communiquer avec les autres franchisés, c’est pourtant un des éléments clef de la réussite et cela permet de gagner un temps précieux. Nous communiquons beaucoup entre franchisés Cartridge World, nous échangeons des adresses de fournisseurs, des méthodes de travail, du matériel parfois.