En 2009 déjà, lors du vote de la loi Maillé, il avait exprimé ses doutes quant aux aspects positifs d'une telle législation. Trois ans après, le bilan de l'application de cette loi parle de lui-même : ce texte, qui devait donner un cadre clair aux ouvertures dominicales, aboutit dans les faits à des disparités énormes. Les règles ne sont pas les mêmes selon les différentes branches de la distribution (bricolage, jardinage, ameublement) et diffèrent également selon les zones géographiques, générant au final des situations de concurrence déloyale complexes (l'un des exemples les plus frappants étant celui de Paris).
Bien sûr, il est nécessaire que certains commerces de proximité - boulangeries, pharmacies... - puissent ouvrir le dimanche. De même pour les magasins situés dans certaines zones d'activité. Mais il doit s'agir d'exceptions clairement définies, et c'est à l'Etat de se positionner et de proposer des solutions aux incohérences nées de la loi de 2009, ou amplifiées par elle.
Pour Christophe Rollet, l'ouverture du dimanche ne doit en aucun cas devenir la règle générale, et ce pour plusieurs raisons :
Quel est le bénéfice pour les commerçants ?
« Je suis très sceptique quant aux bénéfices que peut amener une telle loi aux commerces tels que les nôtres. Tout d'abord, je ne pense pas qu'elle ait une incidence positive sur le chiffre d'affaires : les consommateurs n'ont pas plus d'argent à dépenser et les commerces feront le même chiffre sur 7 jours, au lieu de 6 précédemment », souligne Christophe Rollet, qui rappelle aussi que « l'ouverture du dimanche augmente les charges, car les coûts de fonctionnement progresseront inévitablement, avec des frais de structure et des cotisations sociales supplémentaires. Sans parler des coûts nécessaires pour communiquer sur l'ouverture dominicale ».
Quel est le bénéfice pour l'emploi ?
« Aucun » , estime Christophe Rollet, pour qui l'ouverture dominicale ne générera pas d'embauche, « les commerces préférant faire tourner leurs effectifs existants ».
Quel est le bénéfice pour le salarié ?
En 2009 déjà, Christophe Rollet expliquait que dans les sites employant un petit nombre de salariés, nombreux dans le réseau Point S, le volontariat serait difficile à mettre en place. Finalement, c'est la qualité du travail qui risquait de souffrir, les salariés - surtout lorsque leur travail est physique, comme c'est le cas dans l'entretien automobile - ayant besoin de repos pour être efficaces.
De plus, la refiscalisation des heures supplémentaires a encore contribué à diminuer l'intérêt d'une ouverture dominicale, tant pour l'entreprise que pour les salariés.
Conclusion : l'ouverture du dimanche n'est pas une fatalité !
L'Etat doit se positionner et légiférer, oui, mais pour proposer une loi qui permette une concurrence saine et non déloyale, et qui réponde aux attentes des enseignes mais aussi à celles de leurs salariés, et des consommateurs.
« S'adapter aux besoins du consommateur », insiste Christophe Rollet, « cela n'implique pas forcément l'ouverture le dimanche. Une autre solution pourrait être de proposer des horaires décalés pendant la semaine, par exemple en fermant plus tard certains jours ».
« Accorder un jour de repos supplémentaire serait aussi bien plus bénéfique pour l'ensemble des acteurs de notre activité » , conclut Christophe Rollet.
Communiqué fourni par l'enseigne
Rédactrice
Marie Oppeneau
Marie Oppeneau est rédactrice pour le site Observatoire de la Franchise depuis plus de 7 ans. Son intérêt pour la franchise et l'entrepreneuriat l'a naturellement amenée à se spécialiser dans ces domaines. Elle participe activement à la rédaction de nos différents contenus, apportant son expertise pour proposer des articles clairs et adaptés. Son travail permet de tenir nos lecteurs informés des dernières tendances et de mieux comprendre l'actualité du secteur.