Rodolphe Hatchadourian : Quel est l’historique et le concept de votre société ?
Lionel Boyaval : Pour comprendre l’histoire de Doc’Biker il faut savoir qu’au départ nous sommes 3 passionnés de moto. Pour ma part, issu d’une famille d’entrepreneurs, j’ai eu très vite envie de créer mon entreprise. Mon oncle, Xavier Boyaval, était un ancien franchisé Midas qui avait géré jusqu’à 4 centres. Le troisième associé, Raynald est un homme de communication. Constatant qu’il y avait des lacunes sur le marché de l’entretien et la réparation des deux-roues, notamment au niveau des pratiques des concessionnaires, nous décidons de réfléchir à partir de 1996 à un concept basé sur la qualité des prestations, l’écoute des besoins et des attentes des clients, la transparence, les prix attractifs, le sans-rendez-vous. L’observation du marché nous a montré qu’il existait déjà des centres qui pratiquaient la réparation rapide sur Paris mais sans véritable concept structuré. C’est pour cela que dès la création du premier centre en 1997, nous avions formaté et marketé notre concept, sans obligatoirement savoir que c’était le début d’une longue histoire.
Il faut également rajouter que le marché du scooter a été dopé à partir de 1996 lorsque la législation a permis aux titulaires du permis B de conduire des deux-roues jusqu’à 125 cm3. Ce mode de transport devenait la première alternative aux déplacements urbains, notamment dans des villes comme Paris où les embouteillages sont incessants, les transports en commun peu fiables…
Doc’Biker est situé sur le créneau original de la réparation de cycle. Comment vous est venue l’idée de franchiser votre concept ?
Après la création du premier centre en 1997, une opportunité s’est présentée en 1999 pour reprendre un agent Suzuki déjà existant que nous mettons immédiatement à nos normes. Puis le rythme d’ouverture s’est établi a 1 centre tous 2 à 3 ans. Ce qui comptait avant tout pour nous, c’était la qualité de l’emplacement plus que la course aux ouvertures. Au fur et à mesure de notre développement nous avons géré nos centres en réseau avec la remontée de redevances, le reporting de chaque centre, les achats centralisés, l’autonomie des managers... C’est donc tout naturellement qu’en 2010, nous avons commencé à réfléchir à la franchise, pour implanter notre enseigne dans des villes qui connaissent les mêmes problématiques qu’à Paris. Nous avons aujourd’hui suffisamment d’expérience et de recul pour permettre à un franchisé de s’installer en bénéficiant de tout le savoir-faire que nous avons acquis. De plus, nous n’avons pas hésité à nous entourer de professionnels experts en franchise pour nous accompagner dans la rédaction du DIP, du contrat, de la protection de la marque… avant de nous lancer concrètement en tant que franchiseur.
Faut-il connaître la mécanique pour devenir franchisé de votre enseigne ?
S’il est essentiel d’avoir une sensibilité au deux-roues et de « mettre la main à la pâte » quand c’est nécessaire, nos franchisés n’ont pas besoin de connaître la mécanique dans la mesure où dès le démarrage ils doivent recruter au moins un mécanicien. En revanche, il doivent avoir des qualités de gestion et de management à la fois pour bien gérer leur centre de profits et d’autre part gérer une équipe qui peut aller jusqu’à 4 personnes selon la dimension du centre.
Quelle formation fournissez-vous aux candidats qui vous rejoignent ?
La formation initiale se déroule sur 4 semaines de cinq jours alternant les aspects théoriques et la pratique en centre. Dans le programme que nous avons créé, c’est véritablement la transmission de tout notre savoir-faire afin d’armer au mieux le franchisé dans le lancement de son activité. De plus, si nous considérons qu’il n’a pas le niveau requis en tant que chef d’entreprise, nous pourrons lui demander de faire une formation complémentaire auprès d’une chambre de commerce ou des métiers. Nous avons également mis un programme de sessions de formations qui porteront sur des thématiques elles que l’évolution des véhicules, des matériels…
Quels objectifs vous êtes-vous fixés pour l’année 2011 ?
Si nous ouvrons 2 ou 3 centres d’ici la fin de l’année, nous considérerons avoir rempli nos objectifs de démarrage. Pour réussir en tant que franchiseur, nous avons compris qu’il faut avoir le bon candidat, motivé par le secteur d’activité que nous lui proposons, l’accompagner dans le montage de son dossier, trouver le bon emplacement, ce qui prend du temps, nous l’avons expérimenté dans notre propre réseau... donc nous nous donnons du temps. Le potentiel de Doc’Biker est à terme d’une quarantaine de centres en France.
Aimeriez-vous ajouter un mot de conclusion ?
Ce qui caractérise les fondateurs de Doc’Biker, c’est la passion. Que ce soit la passion de la moto, la passion de la gestion de nos centres actuels. En s’ouvrant à la franchise, nous souhaitant accompagner des passionnés qui auront à cœur de porter les couleurs de l’enseigne que nous avons créée et devenir le numéro un dans leur ville, comme nous le sommes sur Paris.
Propos recueillis par Rodolphe Hatchadourian