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Un entretien avec Isabelle Roy, Responsable du développement économique de la Fédération nationale de la coiffure (FNC)

Acteur majeur du commerce de proximité, le marché de la coiffure subit la crise. Avec une forte densité commerciale et une consommation qui change, les chefs d’entreprise doivent s’adapter. Isabelle Roy, responsable du développement économique de la Fédération nationale de la coiffure, évoque comment la Fédération accompagne les entrepreneurs du secteur.

Observatoire de la franchise : Le secteur de la coiffure a-t-il subi la crise durant l’année 2009 ?Comment se porte le secteur en cette fin d’année ?
Un entretien avec Isabelle Roy, Responsable du développement économique de la Fédération nationale de la coiffure (FNC)Isabelle Roy : Sur le premier et le deuxième trimestre 2009, les données d’évolution de chiffre d’affaires marquent le pas. La crise a clairement impacté le secteur. Ainsi, sur le premier trimestre 2009, le secteur a enregistré une baisse de 3,5% de son chiffre d’affaires. Sur le deuxième trimestre, la régression est moins prononcée avec une baisse de 1,7%. Le secteur est en recul mais il ne s’en sort pas si mal. L’érosion du chiffre d’affaires étant diminuée par l’impact de la hausse des tarifs. Selon moi, le plus inquiétant demeure la baisse en termes de volume. La diminution du trafic enregistrée en 2008 semble s’être poursuivie durant le premier semestre 2009. Ainsi, on observe un espacement des visites dame et une consommation homme très irrégulière.

Où en sont les réseaux de franchise ?

Le secteur compte quelques grands réseaux de franchise développés depuis une trentaine d’années. Les entreprises franchisées suivent une courbe évolutive calée sur le marché. Quand ce dernier est en progression, le nombre de salons franchisés augmente et inversement. Les franchises représentent 10% du marché et se développent difficilement étant donné les conditions de développement et d’implantation que nécessitent ces d’entreprises.
Ces derniers temps, nous notons une réorientation de certains réseaux vers des niches commerciales afin de pouvoir poursuivre leur développement et fidéliser une clientèle plus jeune. Ainsi, le développement durable a la côte et les concepts ethniques se multiplient.

Quelles sont vos prévisions pour le secteur à court et moyen terme?
L’année 2009 devrait s’achever sur les mêmes chiffres que 2008. Le secteur devrait accuser une diminution des volumes globaux avec une augmentation tarifaire sensiblement identique, de l’ordre de 2,4%. Sur l’année 2008, nous avons observé une régulation du nombre d’entreprises. En 2009, nous constatons une hausse des immatriculations avec une nouveauté : l’impact du statut auto-entrepreneur qui concerne aujourd’hui uniquement des prestations à domicile.


Quelles stratégies mettent en place les entreprises de coiffure pour lutter contre l’érosion du chiffre d’affaires et de la fréquentation ?

La densité commerciale est énorme. Les salons doivent s’adapter et doivent mettre en place des politiques commerciales et tarifaires dynamiques. En période de crise, la tentation est de deux ordres : compenser la baisse de volume par une augmentation des tarifs ou baisser les tarifs pour s’adapter au pouvoir et à la volonté d’achat des clients. Il nous semble que ces deux stratégies trouvent leurs limites. Les salons doivent s’adapter au contexte économique en proposant des tarifs adaptés pour des prestations de consommation courante et réserver les hausses tarifaires aux prestations à forte valeur ajoutée susceptibles de concerner la clientèle à plus fort pouvoir d’achat.

La Fédération nationale de la coiffure organise la 1ère édition de la Semaine nationale de la coiffure. Quel est l’objectif de cette manifestation ? Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
Un entretien avec Isabelle Roy, Responsable du développement économique de la Fédération nationale de la coiffure (FNC)Avec cette manifestation, notre premier objectif était de fédérer un maximum de salons de coiffure, au cœur de l’automne, dans une période commercialement morose. Nous avons voulu profiter de cette période pour dynamiser l’ensemble des 56 000 points de vente et montrer le professionnalisme du secteur. La Semaine nationale de la coiffure a donc pour objectif de booster la fréquentation des salons et de mettre en valeur les professionnels.
Le projet a très bien été accueilli par les entreprises de coiffure. 2000 salons se sont joints à nous pour cette première édition. Les plus grandes marques capillaires se sont également associées au projet et nous comptons quelque 40 partenaires. Nous sommes contents de cette première édition qui se déroulera à partir du 16 novembre et nous avons tous les atouts en main pour mettre en place une seconde édition beaucoup plus musclée !

Quelles sont les missions de la Fédération nationale de la coiffure ?
Nous accompagnons et proposons un certain nombre de services aux chefs d’entreprise et aux entrepreneurs de la coiffure. Nous axons donc nos missions sur la mise à disposition de produits et de services pour accompagner les entrepreneurs dans leur développement. La consommation a changé et nous voulons leur permettre de s’adapter à ces évolutions ainsi qu’à la très forte densité commerciale. Il ne suffit plus d’être techniquement un bon professionnel pour réussir dans cette profession. Il faut également être un bon gestionnaire et un bon entrepreneur. Nos missions se sont réorientées sur ces aspects là.

La coiffure : un acteur majeur du commerce de proximité


Avec un million de clients quotidiens, la coiffure demeure un acteur majeur du commerce de proximité. En 2008, le secteur a amorcé une stabilisation du nombre d’établissements et a réalisé 5,64 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Avec un établissement pour 1000 habitants, il représente l’une des densités commerciales les plus importantes de notre pays. En 2008, le secteur a connu une baisse de 1,5% en volume mais aussi une hausse de ses immatriculations avec 6700 nouveaux chefs d’entreprise recensés. Au sein du secteur, les créateurs repreneurs sont dans 83% des femmes et sont âgés en moyenne de 34 ans.
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