De l’innovation dans les services en franchise

Le 8 novembre dernier, c’est dans la prestigieuse enceinte du Ministère des Finances qu’un Colloque dédié à l’Innovation dans les Services était organisé. L' Observatoire y était, car de nombreuses sociétés de services utilisent la franchise pour se développer en France et dans le monde entier. Compte-rendu.

Le mot d’introduction est revenu au nouveau dirigeant (depuis le mois de mars 2011) du GPS  – Groupement des Professions de Services, M. Gilles Pélisson, qui a insisté sur l’importance de maintenir un esprit d’innovation dans les services, afin de demeurer compétitif. C’est en binôme avec Hervé Marthe, professeur à l’ESSEC et grand témoin du colloque, que Gilles Pélisson a ensuite présenté une série de données chiffrées témoignant de la dynamique prévalant en France dans la sphère tertiaire.

Des débats…

Après un premier débat sur le thème : Comment l’innovation dans les services peut servir la croissance économique ?, une seconde table ronde intitulée Quels services pour quels clients ? débuta.
Celle-ci réunit :
Jean-Charles Decaux, Président du Directoire de JC Decaux
Michel Landel, Directeur Général de Sodexo
Michel Lungart, Directeur Général d’Amaguiz
Denis Payre, PDG de Kiala
Et Sandra Le Grand, PDG de Kalidea (ex-Canalce).
Après un reportage sur le succès du site de vente en ligne de chaussures Sarenza, fondé par Stéphane Treppoz, les protagonistes sont entrés dans le vif du sujet. Pour expliquer comment le Velib est né, Jean-Charles Decaux a déclaré avoir recherché « une idée pour parcourir le dernier kilomètre, celui qui sépare la gare ou le métro de son domicile ou de son lieu de travail, et le vélo était le plus adapté. Bientôt, le premier vélo en libre-service était lancé à Vienne en Autriche, dès 1998, bientôt suivi par des métropoles de plus en plus nombreuses. La France a succombé à la mode en 2005 à Lyon, puis finalement à Paris, où le Velib a transporté quelque 130 millions de personnes en trois ans ».

Pour rester dans la philosophie de JC Decaux, il fallait trouver un système au moins en partie financé par la publicité, et si cela a été possible avec Velib, tel ne sera pas le cas avec Autolib, ce qui explique le retrait de JC Decaux de l’appel d’offres.

Considérant qu’un marché était à prendre dans le domaine du CE, Sandra Le Grand a fondé Kalidea (ex Canalce) en l’an 2000 afin de proposer des prestations de comité d'entreprise à des entreprises de taille moyenne. « Aujourd’hui, notre chiffre d’affaires s’élève à 55 millions d’euros, et notre progression se poursuit » indique Sandra Le Grand, qui a fait le pari gagnant au départ que l’essor d’internet fluidifierait les échanges entre les CE et les salles de spectacles, les cinémas, les parcs de loisirs, etc…
Les 80 commerciaux qui sillonnent l’Hexagone pour le compte de Kalidea ont également permis de signer des contrats avec des réseaux de franchise en mettant en place des programmes de fidélisation communs à tous les points de vente. Aujourd’hui, on compte 5.000 clients abonnés aux offres de Kalidea en France, la société comptant s’attaquer à l’international très prochainement.

Fondateur du réseau de relais-colis Kiala, Denis Payre a souhaité mettre l’accent sur « la complémentarité entre internet et les magasins, car le but de Kiala finalement, est de faire venir les consommateurs du web dans les magasins physiques pour y retirer leur commande certes, mais également effectuer des achats, pourquoi pas ? »
Kiala a vu sa notoriété croître de manière spectaculaire récemment, en inventant et en brevetant un système exclusif d’échange appliqué dans le domaine des box internet (Freebox Révolution…), permettant aux clients de ramener au point-relais son ancien modèle et de retirer le nouveau en un unique aller-retour.

…et des propositions concrètes

Après une autre série de débats aux thèmes variés et instructifs, afin d’achever en beauté cette journée propice aux échanges et aux propositions concrètes, Monsieur Frédéric Lefebvre , Secrétaire d'Etat chargé du commerce, de l’artisanat, des petites et moyennes entreprises, du tourisme, des services, des professions libérales et de la consommation, est venu en voisin prononcer le discours de clôture de ce colloque en dévoilant un "plan d'action en faveur de l'innovation dans les services" consultable en ligne.
Pour M. Lefebvre, l’innovation « constitue clairement un enjeu essentiel et c’est dans cette logique que les services poursuivent leur digitalisation à un rythme accéléré. Le taux de croissance du numérique s’élève à 21 % dans le secteur du voyage, 36 % dans celui du film, 23 % dans la publicité, 22 % dans la musique, 9 % dans la presse… Cela suscite parfois beaucoup d’inquiétudes, mais tous ceux qui jouent le pari de l’innovation sortent gagnants et se placent en situation de conquérir des parts de marché pour demain. Il ne faut donc pas avoir peur d’épouser cette stratégie. »
Le plan d’action présenté par le Secrétaire d’Etat est structuré en trois axes principaux qu’il a détaillés ainsi : « D’abord, favoriser et valoriser l’innovation dans les services, en soutenant la production mais aussi la diffusion au plus grand nombre, notamment aux petites entreprises. Ensuite, mobiliser les moyens financiers. Enfin, coordonner les acteurs et expertiser la création d’un pôle d’innovation dans les services. »

C’est dans ce cadre que M. Lefebvre a notamment proposé la création d’un Grand Prix National de l’Innovation Services, afin d’attirer les investisseurs en France. Une seconde proposition devrait voir le jour très rapidement, il s’agit de l’édition d’un Guide de l’Innovation à l’usage des PME, qui ont tendance à sous-estimer les budgets alloués à la création, processus pourtant essentiel pour favoriser la croissance et la compétitivité des entreprises, qu’elles soient indépendantes ou qu’elles se développent en réseau.

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