Dossiers de la franchise

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Un entretien avec Nathalie Carré, Assemblée des Chambres Françaises de commerce et d’industrie

Observatoire de la Franchise : Quelles sont précisément les missions du réseau CCI Entreprendre-en-France ?

Un entretien avec Nathalie Carré, Assemblée des Chambres Françaises de commerce et d’industrieSur le salon Planète PME qui s’est tenu le 16 juin dernier au Palais des Congrès de Paris, l’Observatoire de la Franchise a rencontré Nathalie Carré, Animatrice des réseaux Création et Transmission – Reprise d’entreprise à l’Assemblée des Chambres Françaises de commerce et d’industrie.


Nathalie Carré : Le réseau CCI Entreprendre-en-France anime tous les services Création, Transmission et Reprise des 148 CCI de France. Au sein de ces 148 CCI, 1 000 conseillers travaillent sur la Création d'entreprise et environ 450 sont spécialisés en Transmission-Reprise, tous secteurs d'activités confondus. Ces conseillers, neutres et formés, reçoivent a peu pres 12 000 cédants et 16 000 repreneurs tous les ans pour les aider a formaliser leur projet.

Ils ont dans un premier temps une mission pédagogique puisqu'il s'agit d'expliquer aux futurs cédants et repreneurs le marché de la Transmission-Reprise, de leur donner toutes les informations dont ils ont besoin, de répondre a leurs questions voire leurs inquiétudes. Leur rôle est ensuite de diagnostiquer le projet de reprise ou l'entreprise a céder. Puis, nous aidons les repreneurs a trouver l'entreprise de leur reve et les cédants a vendre leur entreprise par divers moyens dont la diffusion d'annonces de cession qualifiées ou d'annonces de reprise.

Ainsi, nous gérons environ 12 000 annonces de cession qualifiées par an. Ensuite, nous mettons en relation les cédants et repreneurs et restons leur point de contact pendant toute la durée de leur opération de cession-reprise s'ils ont des doutes ou besoins d'informations complémentaires, Nous avons donc essentiellement une mission d'accompagnement. Aupres des chefs d'entreprise, nous avons également une mission de sensibilisation. Chaque année, nous nous adressons, sous diverses formes dont le phoning, a plus de 250 000 dirigeants afin de les informer sur l'importance de la préparation a la transmission de leur entreprise.

Notre travail commence a porter ses fruits puisque suite a la derniere opération de phoning réalisée, 70% des chefs d'entreprise contactés déclarent avoir déja songé a la transmission de leur entreprise. C'est un progres ! Du côté des repreneurs, la sensibilisation porte plus sur la réalité du marché. Rappelons que la France est un pays de TPE ou 93% des entreprises comptent moins de 10 salariés et 60% n'en ont pas du tout. Les repreneurs doivent savoir que leur projet d'achat risque donc de porter sur de toutes petites entreprises. Pour se développer, ces nouveaux chefs d'entreprise devront réaliser de la croissance externe.

Enfin, la formation est un volet également important de notre activité. Nous proposons environ 110 formations dédiées a la reprise d'entreprise sur tout territoire. Grâce a toutes ces actions, nous accompagnons environ 5000 opérations par an ce qui est véritablement important sur un marché tres atomisé.

Doit-on nécessairement se faire accompagner lors de la cession et la reprise d'entreprise? Quel est le risque si on ne le fait pas ?

Il n'y a aucune d'obligation. Mais le risque est la. On peut négliger un audit, passer a côté d'informations cruciales.Pour le repreneur, le risque est donc de ne pas avoir tout étudié et tout verrouillé. Pour le cédant, le risque est de vendre moins bien que ce qu'il aurait pu. Céder ou reprendre une entreprise engendre une implication affective. Avec un risque : ne plus avoir le recul et le discernement nécessaires pour effectuer de maniere correcte la transaction. Enfin, nous apportons une information juridique, fiscale et financiere mais aussi une bonne connaissance du marché. Il faut également rappeler que le besoin d'accompagnement differe selon le type d'opération. Un fils qui reprend la cordonnerie familiale a évidement besoin d'un accompagnement différent qu'une entreprise qui cherche a faire de la croissance externe. Chaque cas est unique.

En quoi la transmission d'entreprise en réseau est-elle différente d'une transmission entre indépendant ?

En zone rurale, le cédant et le repreneur ont un rôle que l'on pourrait qualifier d'utilité publique. Or, la franchise ne s'attaque pas au petit territoire français. Ce n'est pas le meme marché. En revanche, nous accompagnons beaucoup de ventes de fonds de commerce a des réseaux de franchise pour des emplacements n°1.

En cette période de crise, est-ce vraiment le moment pour céder ou reprendre une entreprise ? Le marché de la transmission et de la reprise a-t-il été impacté ?

Toutes les activités ne sont pas touchées par la crise. Il faut donc bien choisir le secteur sur lequel on veut s'implanter.
A ce jour, il y a autant de cédants qui disent < j'attends > que de cédants qui, au contraire, accélerent leur cession. Les cédants préferent cependant attendre, si leur entreprise le permet, plutôt que de < brader > leur entreprise.
Dans certaines activités, la complexité actuelle est de donner une valeur a l'entreprise car personne ne connaît le modele de demain mais la valeur n'est pas le prix. Le prix résulte de la rencontre d'une offre et d'une demande. Actuellement, des repreneurs tentent leur chance en faisant des propositions de prix tres basses, ça peut marcher !

Finalement quels sont les enjeux de demain en termes de transmission et de reprise d'entreprises ?

Selon les CCI, il semble que le marché ne va pas évoluer dans les années a venir. Le tissu économique français tend a rester le meme : beaucoup de créations d'entreprises de petite taille, des TPE, peu portées vers le développement et l'innovation. Les entreprises qui seront a vendre demain seront les memes que celles qui sont a vendre aujourd'hui. Ce qui change, c'est qu'il n'y a plus que 50% des cédants qui vendent leur entreprise pour partir a la retraite. Nous traitons avec une nouvelle génération d'entrepreneurs. Aujourd'hui, plus personne ne réalise l'ensemble de sa carriere au sein d'une meme société. La proportion de jeunes dirigeants qui vendent leur entreprise pour un autre projet de création augmente. Pour cette population de < zappeurs >, les CCI créent une offre de services particuliere.

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