Dossiers de la franchise

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Franchise : quand l’union fait la force

Créer une entreprise en franchise à plusieurs peut être une bonne idée. A condition de bien poser les bases de l’association pour éviter certains écueils. Récit de trois associés conquis.

Franchise : quand l’union fait la force« Si je n’avais pas pu compter sur mon frère, j’aurais créé seul », assure Guillaume Lecomte, jeune dirigeant d’une agence immobilière sous enseigne Guy Hoquet. Après des études commerciales et une partie de sa carrière effectuée au sein de l’entreprise familiale de bâtiment, il s’est associé à son aîné Thomas (36 ans). Ce dernier, négociateur immobilier au sein d’un réseau de franchise, pensait lui aussi à voler de ses propres ailes. Et c’est naturellement qu’ils se sont lancés ensemble. « Nous nous sommes d’emblée fixés un objectif précis : réussir à créer en cinq ans une agence forte avec une progression constante du chiffre d’affaires pour envisager une diversification et le développement de notre activité avec l’ouverture d’un second point de vente. » Si l’association familiale soulève souvent des inquiétudes, elle semble fonctionner parfaitement au sein de cette fratrie. « Notre activité familiale rassure nos clients, tout comme elle a pu séduire le franchiseur ».
Franchise : quand l’union fait la forceArmé d’un solide bagage dans le secteur de la finance, Philippe Pottier s’est lancé dans l’entreprenariat en 2005 avec son ami d’enfance Rachid Fakret. Ce dernier, ingénieur industriel, a ouvert un premier centre automobile avant de proposer à son ami d’en ouvrir d’autres, ensemble. En parallèle de cette première expérience entrepreneuriale, passionné par les métiers de bouche, Philippe Pottier reprend un restaurant semi gastronomique à Avignon en 2009 puis commence à s’intéresser au marché de la restauration japonaise. En mars 2010, les deux amis se rendent sur Franchise Expo Paris, à la recherche de leur futur franchiseur. Séduits par le concept, l’enseigne et la carte de Planet Sushi, ils signent leur contrat de franchise, à deux et à parts égales. Un risque qui peut entraîner une situation de blocage en cas de désaccord. Pourtant, Philippe Pottier n’est nullement inquiet. « Rachid est un ami d’enfance avec qui je suis associé depuis sept ans. Nous avons le même but : développer notre affaire et prendre pour cela les bonnes décisions. Quand un désaccord intervient, nous en discutons en bonne intelligence et trouvons un compromis satisfaisant pour notre entreprise. Il faut savoir écouter les idées et le point de vue de son partenaire et maximiser la communication. » Pour réussir son association, il faut aussi déterminer le rôle de chacun en amont.

Chacun son rôle

Franchise : quand l’union fait la forceMathieu Lattes et Emmanuel Biscaye ont défini le cadre de leur association dès lors qu’ils ont monté leur projet. Après un parcours effectué au sein de la grande distribution puis de la gendarmerie nationale, Mathieu Lattes, jeune entrepreneur de 34 ans, a eu envie d’être indépendant. Passionné par l’univers de la chaussure, il réalise une étude de marché pour cerner les besoins sur Montpellier, sa ville d’origine, et choisit de s’adosser au réseau spécialiste de la chaussure masculine haut de gamme Finsbury pour monter son entreprise. Alors qu’il pense entreprendre seul, il évoque son projet avec un ami proche, qui lui propose aussitôt d’investir dans l’affaire. Une proposition que Mathieu Lattes accepte avec enthousiasme. « Le projet nécessitait un investissement global de 400 000 euros. Seul, j’aurais eu plus de mal à réunir les fonds. » Le futur associé, Emmanuel Biscaye, diplômé de droit notarial, est propriétaire d’un vignoble mais aussi d’immeubles dans le centre-ville de Montpellier. En plus d’apporter la moitié des fonds, il fournit également le local. « Dès le départ, nous avons déterminé nos rôles. Actionnaire majoritaire, je souhaitais m’investir pleinement au sein du point de vente alors qu’Emmanuel désirait s’en tenir à un rôle d’associé dormant apporteur de fonds », précise Mathieu Lattes. Ouverte depuis janvier 2011, leur boutique fonctionne bien et les rôles définis au départ ont légèrement évolué. « Emmanuel s’est aussi pris de passion pour la chaussure et apprécie d’être en boutique. Il est désormais présent à mes côtés le samedi après-midi », explique Mathieu Lattes.Franchise : quand l’union fait la force Une aide efficace que le jeune entrepreneur sait apprécier. « Avant de créer ma franchise avec Finsbury, je n’avais jamais entrepris. Emmanuel en revanche disposait d’une connaissance approfondie de l’entreprenariat. Nos expériences complémentaires nous ont aidés à avancer plus vite. » Au quotidien, Phillipe Pottier et Rachid Fakret on eux aussi clairement défini leurs missions. « En fonction de nos compétences, chacun a trouvé sa place. Je gère la partie opérationnelle, tandis que Rachid s’occupe de la partie administrative et financière. Mais rien n’est figé, il s’agit de collaborer intelligemment. »

Savoir anticiper avec un pacte d’associés

Franchise : quand l’union fait la force« Quand on monte un projet, on ne sait jamais combien de temps il va durer. Mais nous nous sommes justement associés pour le faire durer », explique Guillaume Lecomte. Si l’association présente des avantages incontestables, la réussite n’est pas toujours au rendez-vous. D’où la nécessité d’anticiper les problèmes. « Entreprendre à plusieurs permet d’augmenter les moyens financiers mais l’association multiplie aussi les risques de désaccords. Il est donc absolument nécessaire d’anticiper les dissensions futures et de prévoir les conditions de sortie du capital de l’entreprise », explique Sandrine Richard, avocate au sein du cabinet Simon Associés. Quand on crée sa société à plusieurs, il est donc fondamental de prévoir un pacte d’actionnaires ou d’associés selon la forme juridique choisie, qui régit, entre autres, les modalités de cession de parts. Et il ne faut pas non plus minimiser les risques lorsque l’on entreprend en famille, même si dans l’inconscient collectif les relations familiales dispensent de formalisation. Au contraire selon Sandrine Richard : « Quand l’association se fait en famille, il faut encore plus anticiper les conditions dans lesquelles la société va être gérée et ne pas faire l’impasse sur le pacte d’associés. Cela n’a rien de choquant et s’avère nécessaire. »

 


Entreprendre à plusieurs, les précautions à prendre

Passés les moments de partage et de complicité, les rapports entre associés tournent parfois au conflit. Vous n’avez plus la même vision stratégique ? Vos projets pour l’entreprise diffèrent ? Pour éviter de mettre son entreprise en péril, il est nécessaire de poser les règles du jeu dès le départ en :

  • En choisissant soigneusement son associé, en privilégiant la complémentarité
  • En optant pour le statut juridique le plus adapté
  • En réalisant un pacte d’actionnaires (SA) ou d’associés (SARL) qui peut prévoir le partage des pouvoirs, les règles de répartition des résultats, les modalités de règlement des litiges, les conditions de cession des parts d’un associé, une clause de non-concurrence…
  • En définissant très clairement les rôles de chacun des associés
  • En ayant une vision d’avenir pour son entreprise

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