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La Microfranchise Solidaire, un nouveau concept pour permettre à des personnes de créer leur microentreprise « clé en main »

En France, la création d’entreprise attire un public très large. Et certains n’ont malheureusement pas les moyens de leur ambition. Pour aider les exclus du système économique, l’Adie a créé un système de microfranchise solidaire. Les explications d’Amélie Benais, déléguée de l’AMS.

La Microfranchise Solidaire, un nouveau concept pour permettre à des personnes de créer leur microentreprise « clé en main »

Observatoire de la franchise : En quelques mots, quelles sont les missions de l’Adie ?

Amélie Benais : L’Adie (Association pour le droit à l’initiative économique) est une association à but non lucratif qui a vu le jour il y a 22 ans. Fondée par Maria Nowak, elle s’appuie sur les principes du microcrédit développés par Muhammad Yunus au Bengladesh. L’Adie a trois principales activités : développer le microcrédit en France pour des personnes qui ne peuvent pas avoir accès aux prêts bancaires et qui souhaitent créer une micro-entreprise, l’accompagnement de ces personnes en amont de leur projet et en aval pour les soutenir dans leur création, notamment sur des questions juridiques et financières ou concernant le développement commercial. Enfin, nous menons une action de lobbying pour favoriser la création d’entreprise en France des exclus du système économique.

Observatoire de la franchise : A qui s’adresse le microcrédit ?

Amélie Benais : Le microcrédit vise les personnes qui n’ont pas accès au crédit bancaire et permet à ceux qui sont exclus économiquement et financièrement de pourvoir créer leur propre emploi et d’en vivre à travers l’accompagnement que l’on propose. Nous attribuons des crédits de 3000 euros en moyenne qui concernent tous types d’activité : commerce ambulant, artisanat, bâtiment, services à la personne…Nous nous adressons à un public très varié qui va des personnes issues de quartiers sensibles à des personnes ayant un CAP ou BEP mais ayant vécu une cassure dans leur parcours.

Observatoire de la franchise : Fin 2009, l’Adie Microfranchise Solidaire a vu le jour. De quoi s’agit-il ?

Amélie Benais : La création de cette nouvelle structure d’accompagnement est partie de plusieurs constats. Le premier, c’est que nombre de personnes venant nous voir sont très motivées par la création d’entreprise mais n’ont pas pour autant d’idée précise et ne savent pas comment s’y prendre pour trouver un projet viable de création. Deuxièmement, une étude visant à mesurer sur l’impact de la crise en 2009 a montré que notre public de micro-entrepreneurs a été particulièrement touché par cette crise économique. Bon nombre d’entre eux, notamment les vendeurs ambulants, nous ont alors sollicités pour que l’Adie leur trouve d’autres activités. Forte de ces constats et de la demande émergente de notre public de trouver de nouvelles activités, notre association s’est intéressée au secteur de la franchise et du commerce organisé, la franchise ayant l’avantage de proposer un projet clé en main aux porteurs de projet. Reste que la franchise demeure un modèle économique peu accessible à notre public, composé de personnes en difficulté. Nous avons souhaité nous appuyer sur notre expérience de 22 ans dans l’accompagnement et le financement de micro-entreprise pour mutualiser des concepts d’activité et des services, dépassant l’accompagnement classique que l’on pouvait déjà offrir.
L’objectif de l’Adie Microfranchise Solidaire est donc de concevoir et tester des concepts d’activité « clé en main » pour les proposer à notre public.

Observatoire de la franchise : De quel ordre sont les premiers projets que vous avez développés ?

Amélie Benais : Un premier projet baptisé Chauffeur&Go a vu le jour. Il s’agit d’un concept de chauffeur à disposition des personnes possédant un véhicule mais ne souhaitant pas ou ne pouvant pas le conduire, tant dans le cadre professionnel que personnel. Les micro-entrepreneurs peuvent bénéficier d’un travail de recherche de clientèle en BtoB, d’une centrale de réservation…Autant d’actions qu’ils auraient eu du mal à mener seuls. Ce concept a été co-créé par l’Adie et une équipe de fondateurs. Globalement, les projets peuvent naître au sein de l’Adie Microfranchise Solidaire en menant au préalable toutes les études de marché et de faisabilité et en s’appuyant sur des clients de l’Adie ayant déjà lancé une activité. Les projets peuvent également venir d’entrepreneurs qui souhaitent se développer en micro franchise solidaire, avec bien entendu toujours une finalité sociale.

Observatoire de la franchise :D’autres projets sont-ils en cours ?

Amélie Benais : Pour l’heure, Chauffeur&Go constitue le projet plus abouti. Nous menons actuellement une expérimentation autour d’un concept baptisé Vélobar. Il s’agit d’un triporteur électrique qui propose un service de café et de petite restauration. Ce concept est actuellement testé à Paris, Lille et Toulouse. Nous allons valider le modèle économique avant de le proposer à plus grande échelle. D’autres projets sont en cours de réflexion soit au sein de l’association soit avec des porteurs de projet sur des domaines d’activité très variés. Pour l’Adie Microfranchise Solidaire, l’enjeu est de pouvoir mettre en place 10 à 12 filières de microfranchise solidaire qui puissent générer chacune entre 200 et 500 emplois. Nous en sommes encore à la première phase pilote et expérimentale.?

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