Les centres villes en 2013 : une spécialisation de l’offre encore renforcée

Les centres villes poursuivent leur mutation. On y dénombrerait de moins en moins de commerces à proprement parler, avec selon Procos, une diminution en moyenne de 3,7%, sous l’effet conjugué d’une réduction de leur périmètre (-2,2% de commerces) et d’une progression notable de la vacance commerciale (-1,5% de commerces en activité).

Les centres villes seraient-ils en train de perdre leur âme ? Leur âme, on ne sait pas encore mais leurs commerces très certainement. On trouve en effet de moins en moins de commerces dans les centres villes alors que dans le même temps, le parc des surfaces commerciales français  a doublé, passant de 70 millions de m² à près de 140 millions de m². Précisons que la très grande majorité  de ce développement s’étant réalisée en périphérie.

Toujours plus d’enseignes de prêt-à-porter en centre-ville

« Les rues numéro 1 concentrent désormais 1/3 du commerce de centre-ville, avec une hyperspécialisation dans le secteur du prêt-à-porter et de l’équipement de la personne », précise Pascal Madry, le directeur de Procos. La part des commerces appartenant au secteur de l’équipement de la personne représenteraient désormais près  d’un commerce sur trois des centres villes. Autre secteur à voir sa part progresser : l’hygiène-beauté-santé.

Dans le même temps, la part des commerces appartenant aux secteurs de l’alimentaire,du CHR et des services resterait stable selon Procos. Repli par contre pour les secteurs de la maison (ameublement, électroménager, bricolage..) et de culture-loisirs. Pas surprenant quand on se connait les difficultés actuelles ou passées de certaines enseignes spécialisées dans les livres, les disques ou l’informatique grand public (Virgin, Surcouf…).

Toutes les villes seraient concernées par ce phénomène, avec une accélération ces 10 dernières années de ce phénomène dans les villes moyennes (50 000 à 100 000 habitants), qui se caleraient sur la situation déjà observée dans les plus grands centres urbains de l’Hexagone.

Les enseignes continuent de gagner du terrain

Spécialisation de l’offre donc au bénéfice de l’équipement de la personne en particulier. Cette montée en puissance de la présence des concepts de prêt-à-porter, chaussures ou d’accessoires est incontestable. Il faut dire que ce segment est riche en nouveautés et nouvelles marques, qui pour certaines commencent leur développement par le centre-ville pour gagner en visibilité.

Bien entendu, cette concentration de l’activité est un formidable moteur pour le déploiement du commerce organisé sous toutes ses formes : chaînes de franchise, enseignes misant sur la commission-affiliation, réseaux succursalistes… Ce regroupement de marques nationales ou internationales offrant ainsi un panel varié aux clients et visiteurs de tous ces centres villes.

Une vacance commerciale : cote d’alerte pour une quinzaine de villes

Malgré tout, l’offre des centres villes se fragilise, comme en témoigne la progression de la vacance commerciale. Elle atteint en moyenne 7,8 % des cellules commerciales des centres villes en 2013. Elle s’élevait à 6,3 % en 2001. « Ce taux est très élevé. Nous estimons qu’au-delà d’un taux de 6%, nous sommes véritablement en présence d’un phénomène structurel, qui commence à s’installer dans le temps », considère Pascal Madry.

Les plus petites villes seraient les plus touchées par ce phénomène de vacance commerciale. Fait nouveau relevé cette a année, la vacance commerciale affecterait aussi dans certaines villes le secteur n° 1 et ses fameuses rues les plus recherchées. « 14 villes connaissent des taux de vacance supérieurs à 10 % et dans leur centre- ville et dans leur secteur n° 1. Parmi les villes dont la situation semble un peu complexe pour les responsables de Procos, on trouve  : Alençon, Arras, Aubenas, Béziers, Châlons-en-Champagne, Châteauroux, Grasse, Lannion, Lens, Perpignan, Roubaix, Tourcoing, Vierzon ».

A plus long terme, il faudrait donc régénérer le commerce de centre-ville. Les chaînes de franchise y contribuent déjà largement depuis plusieurs années. Le centre-ville doit redevenir attractif, avec une offre d’enseignes et de services qui donnent envie aux consommateurs de faire le déplacement. Car le « centre-ville est aujourd’hui devenu un lieu de destination ».