Dossiers de la franchise

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Reprendre une entreprise en franchise

1 – Introduction

Outre la création d’un point de vente en franchise, les candidats peuvent opter pour la reprise d’une société déjà franchisée. Cette opération est possible, non seulement pour ce qui concerne un point de vente, mais aussi pour une société de service en franchise.

La reprise d’une franchise permet de se mettre à son compte en ayant une bonne visibilité sur l’activité dans laquelle on souhaite se lancer. Les documents comptables donnent des éléments objectifs : chiffre d’affaires réalisé, progression, marges, rotation des stocks, délais de paiement clients, carnet de commande et naturellement la structure des charges. Ces analyses devront être réalisées par un professionnel !
Vous devrez également vous enquérir de la personnalité du cédant, de ses motivations. N’hésitez pas à passer du temps dans l’entreprise, à vous entretenir avec le personnel et les clients.

Important: la personnalité du dirigeant qui cède est-elle un des facteurs de réussite de l’entreprise. Son départ va-t-il « défidéliser » la clientèle, en particulier s’il recrée une activité concurrente dans la même zone de chalandise.

Le franchiseur doit valider votre candidature à la reprise du contrat de franchise.
Notez bien que l’acte de cession ne peut inclure le contrat de franchise, sans qu’il y ait un accord formel du franchiseur. C’est le franchisé en place qui préviendra son franchiseur dans les conditions édictées dans son contrat de franchise. A vous ensuite de rencontrer le franchiseur et de lui présenter votre projet d’entreprise. Le franchiseur devra ensuite vous adresser un courrier qui validera votre candidature. Dans la grande majorité des cas, il vous fera signer un nouveau contrat de franchise, même si le contrat du cédant est encore en cours de validité.

En effet, dans le contrat qui lie le franchiseur à son franchisé, une clause impose à ce dernier, s’il souhaite céder sa société, que la personnalité du repreneur soit agréée par le franchiseur (clause d’Intuitu personae). Une précaution bien naturelle, puisqu’il s’agit d’intégrer un réseau qui fédère des entrepreneurs autour d’une même philosophie d’entreprise.

La reprise d’une franchise en place n’exonère pas le franchiseur de respecter les termes de la loi Doubin.

Reprendre une entreprise est une opération délicate et il nous parait indispensable de se faire conseiller par des spécialistes, notamment en matière juridique et financière.

2 - Pourquoi reprendre une franchise plutôt que de créer ex nihilo ?

Le coût d’une reprise est en général plus important que celui d’une création, la cession d’activité tiendra compte du développement potentiel de l’entreprise cédée. Cependant, le risque est en général inférieur à une création ! Encore faut-il que la reprise concerne une entreprise en bonne santé. Mais il est également possible de s’intéresser à une entreprise franchisée en difficulté, si l’on a pu identifier les causes d’échec et les méthodes de relance.

A noter : 74% des reprises d'entreprise* se passent très bien alors qu'une création d'entreprise sur deux échoue dans les deux ans. Si l’on ajoute le fait que 9 créateurs en franchise sur 10 sont encore en activité après 5 ans, cela montre bien que la reprise d’une entreprise, liée à une franchise, est un excellent moyen de se lancer en limitant les risques.

* Tous secteurs confondus adhérents ou non à une franchise.

3 - L’assistance du franchiseur.

Le candidat à la reprise va bénéficier non seulement de l’assistance du cédant qui va l’accompagner pendant quelques semaines après la cession, mais également par les services du franchiseur.

Pour information rappelons tout de même aux franchisés que, selon une étude réalisée par la Fédération Française de la Franchise, 75% des franchisés qui souhaitent céder leur entreprise, sont convaincus qu’ils vont être accompagnés lors de leur sortie du réseau, alors que moins de 25% des franchiseurs se seraient structurés dans ce sens.

4 - Le marché de la reprise d’entreprise.

Rares sont les statistiques concernant la reprise d’entreprise en franchise.
On peut considérer cependant que les enseignes implantées depuis plus d’une quinzaine d’années sont dans l’obligation de trouver des successeurs aux franchisés qui souhaitent céder leur entreprise.
Diverses motivations poussent les franchisés à se retirer : retraite, maladie, déménagement en raison d’une mutation du conjoint… et autres aléas de la vie, mais également revente pour acquérir une autre entreprise… ou, évidemment cession en raison d’une activité non rentable.

Rappelons ce que nous lisons et entendons très régulièrement : pour des raisons démographiques, un tiers des chefs d'entreprise ont plus de 50 ans, d'après de récentes études, une entreprise sur 5 sera à reprendre dans les 5 prochaines années et sans transmission familiale possible. 900.000 entreprises sont en attente de repreneur et 15.000 disparaissent chaque année faute de candidat repreneur.

A noter : sur le marché de la création / reprise, 15 % sont des reprises d’entreprises.

5 - Les points clés à analyser

Apprécier le marché existant et potentiel de l’entreprise à reprendre.
Analyser et déceler les pièges éventuels du bilan (Valorisation des stocks, poste clients à recevoir, comptes courants associés, structure des capitaux permanents et à long terme, cautions et engagements hors bilan…). Pour les commerçants, s’assurer de l’existence ou non de chiffre d’affaires dissimulé…
S’assurer (ou non) que le cédant est disposé à vous accompagner.

6 - Les banques et la reprise d’entreprise

Les personnes physiques qui reprennent une entreprise qui se portent acquéreur de parts sociales ou d’actions, peuvent bénéficier de la loi « Initiative Economique » de 2003 qui offre une réduction d’impôts égale à 25 %des intérêts d’emprunts bancaires, dans une limite annuelle de 10.000 € pour un célibataire et 20.000 € pour un couple marié.
Plusieurs critères doivent être respectés :
 

  • conserver les titres pendant au moins 5 ans ;
  • disposer d’au moins 50% des droits de vote ;
  • la société doit être non cotée, soumise à l'impôt sur les sociétés et avoir son siège en France ou dans l'Union Européenne
  • e chiffre d'affaires hors taxe de l’entreprise ne doit pas dépasser 40 millions d’€ ou le total du bilan ne doit pas avoir excédé 27 millions d' € au cours de l'exercice précédant l'acquisition.

7 - Les aides

OSEO Etablissement Public de l'Etat, il a pour mission de financer et d'accompagner les PME, en partenariat avec les banques et les organismes de capital-investissement, dans les phases les plus décisives du cycle de vie des entreprises.

C’est la banque du repreneur qui proposera votre dossier à cet organisme. Après étude de votre projet, Oseo pourra vous octroyer des prêts à des conditions particulières, sans caution ni garantie personnelle et avec une franchise de remboursement des intérêts pendant les premiers mois d’activité.

Yves Sassi

Retrouvez toutes les informations sur le monde de la franchise et de la reprise d’entreprise en franchise sur : www.observatoiredelafranchise.fr

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