Dossiers de la franchise

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2013 : les secteurs porteurs font place aux projets finançables

Exit la priorité aux secteurs porteurs. En 2013, selon Laurent Delafontaine, Co-fondateur du réseau Axe Réseaux, la principale préoccupation des franchisés va être le financement de leur projet. Prudentes, les banques, souhaitant limiter leur risque, vont en effet donner la priorité aux enseignes matures au concept éprouvé ainsi qu’au développement des franchisés déjà installés. Les nouveaux entrepreneurs devront quant à eux être très solvables pour espérer pouvoir concrétiser leur projet.

2013 : les secteurs porteurs font place aux projets finançablesEn période de crise, les repères sont plus flous…Et l’on s’appuie sur la sécurité. « En 2013, les ouvertures de nouvelles franchises vont être guidées par l’octroi des crédits bancaires. Elles ne vont donc pas répondre à une logique de secteurs conjoncturellement porteurs», analyse Laurent Delafontaine, Co-fondateur du cabinet de conseil en franchise Axe Réseaux. Selon l’expert, membre du Collège des Experts de la Fédération française de la franchise, « les banques vont donc en priorité s’intéresser aux enseignes matures, aux franchisés possédant déjà plusieurs points de vente et, enfin, aux nouveaux franchisés pouvant faire preuve d’une grande solvabilité, c'est-à-dire pouvant fournir un apport personnel supérieur à 30% par rapport à l’investissement global, ainsi qu’une surface financière personnelle intéressante.» Dans cette logique, les secteurs qui reposent sur de l’amortissable vont être privilégiés, les banques pouvant prendre des garanties sur le projet financé. L’hôtellerie, la restauration et le commerce de détail devraient donc tirer leur épingle du jeu. Les nouveaux concepts, les jeunes enseignes et les jeunes réseaux pourraient quant à eux rencontrer de vraies difficultés dans le financement de leurs candidats. « Les secteurs qui nécessitent un fort besoin en fonds de roulement, à l’instar des services à la personne, de l’immobilier, de la construction ou encore du courtage vont certainement souffrir », indique Laurent Delafontaine.

Des marchés « tendance »

Subventionnés par l’état, certains domaines devraient toutefois émerger, à l’instar de la rénovation énergétique, un marché qui représente 57 milliards d’euros. « Les concepts qui affichent un respect de l’environnement comme les pressings écologiques ou les commerces alimentaires labellisés bio devraient se développer. » D’autres secteurs dans l’air du temps pourraient également se démarquer : les services à la personne spécialisés dans l’aide aux personnes dépendantes ou certaines solutions de mobilité à l’instar de la location de véhicules hybrides… Autre tendance, les sites Internet marchands qui se mettent à la franchise lorsqu’ils ont besoin d’un partenaire en local. « En 2013, nous allons également retrouver les poids lourds de la franchise qui vont poursuivre leur objectif de développement, prioritairement en renouvelant leur parc suite à des départs», assure Laurent Delafontaine.

Trouver son financement

« Dans un contexte où les banques financent les projets qui ne comportent que peu de risques, les franchisés ont tout intérêt à faire jouer la concurrence », explique l'expert. Une des solutions consiste à faire appel à un courtier qui se chargera de rechercher l’emprunt pour le franchisé. « Si le concept est vraiment bon et que le candidat dispose d’un apport suffisant, le financement doit pouvoir être obtenu.  Même si cela est beaucoup plus compliqué qu’il y a quelques années. Il faut faire preuve de persévérance et de pugnacité. »  Le franchisé ne doit pas hésiter à solliciter son futur franchiseur. Ce dernier a en effet un rôle à jouer en fournissant les comptes de résultat équilibrés de son unité pilote et en présentant de la manière la plus solvable possible les biens fondés de son concept. « Le franchiseur doit également organiser l’ensemble des contrats-cadre qui vont faciliter l’accès au crédit pour le franchisé. »

Franchise participative, location gérance… Des alternatives au manque de financement

Un franchisé manquant de moyens financiers pour finaliser son projet peut se tourner vers un réseau utilisant la franchise participative. Cette formule qui consiste pour le franchiseur à prendre part au capital de son franchisé reste à manier avec précaution.  « La franchise participative peut ponctuellement pallier à un manque de financement du franchisé. Mais elle doit être utilisée avec des règles très strictes qui reposent sur un pacte d’actionnaires prévoyant les conditions de sortie du franchiseur. »  Autre solution : la location gérance qui permet à des personnes qui ont de faibles moyens d’accéder au schéma de franchise. « Il y a de très beaux exemples dans la restauration où des managers de grande qualité sont passés par la location gérance pour acheter à terme leur point de vente », relate Laurent Delafontaine. Dernière solution pour pallier à un budget serré : la micro-franchise. Certains franchiseurs proposent en effet une version « réduite » de leur contrat de franchise. « Des enseignes qui rencontrent des difficultés à faire financer les projets de leurs candidats à la franchise profitent de cette formule pour baisser les niveaux d’investissement. Cela permet à certains candidats de s’autofinancer et de ne pas faire appel à l’emprunt bancaire. Si cela paraît alléchant, ces relais de croissance peuvent à terme dégrader l’image de la franchise. »

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