La France de plus en plus en ligne

5,1 millions d’acheteurs en ligne ont été recensés au premier trimestre 2006 en France, selon une étude Médiamétrie/NetRatings pour le compte de la FEVAD (Fédération des Entreprises de Ventes A Distance). Près de 6 internautes sur 10 ont donc déjà expérimenté l’art du shopping sans cohue, les bras déchargés, avec une multitude de bons plans à portée de clic. En convaincant 3,6 millions de nouveaux utilisateurs supplémentaires en un an, Internet s’impose dans les habitudes de consommation des français. Sans exclure les modes de vente traditionnels.

Près d’un internaute sur deux joue désormais la complémentarité entre Internet et les autres canaux de vente.

47% des internautes préparent leur achat en magasin sur Internet. La démarche inverse est également avérée. 2 internautes sur 5 ont consulté un catalogue papier et 1 sur 5 s’est rendu en magasin pour préparer un futur achat sur Internet. La complémentarité entre Internet et les autres canaux de vente s’accentue sérieusement.

9,9 millions de foyers étaient connectés au réseau en France au premier trimestre 2006. Il a été multiplié par cent depuis 1997. Le cap des 50% d’internautes dans la population française a été franchi en décembre dernier. Il existe encore une belle marge de progression, puisque la France demeure en retrait par rapport à ses voisins européens.

11 000 sites marchands étaient en activité en France fin 2005, soit une augmentation de 45% en un an. Les 30 sites majeurs d’e-commerce ont réalisé 43 millions de transactions en 2005, c’est-à-dire une moyenne de 117 000 commandes par jour. Le commerce électronique pèse 10 milliards d’euros en France. Il dépasse même le cadre du marché traditionnel, puisque 40% des internautes utilisent les plates-formes de vente entre particuliers.

Le pouvoir d’achat d’un internaute est 1,9 fois supérieur à celui d’un non internaute, selon une étude menée par Microsoft à la veille de Noël dernier. La dépense des internautes est supérieure de 58% à celle des consommateurs traditionnels pour les achats de voyages et séjours de vacances, et de 20% pour un dîner au restaurant. Quant à l’achat d’un ordinateur, elle représente plus de 4 fois et demi celle des non internautes. Au niveau des comportements, une autre étude réalisée au même moment sur 7000 acheteurs en ligne a même montré que le cyber-acheteur est prescripteur : il recommande un produit, une adresse.

1,13 milliards d’euros ont été investis en publicité sur Internet pour l’année 2005, selon le bilan annuel établi par TNS Media Intelligence pour l’IAB France (Interactive Advertising Bureau). L’investissement publicitaire « on line » est en hausse de 73,9% par rapport à 2004, soit une progression sensiblement égale à celles enregistrées lors des deux précédentes années. Internet représente désormais 5,9% des investissements tous médias confondus, sur un volume total de 19 milliards d’euros. Les autres médias accusent le coup avec une progression de 1,3% pour la presse, 2,8% pour la télévision et 6,9% pour la radio.

27% de visites supplémentaires dans les hypermarchés Carrefour ont été générées pour les personnes fortement exposées à une campagne publicitaire en ligne « Le Mois Carrefour », ce qui a provoqué une augmentation du chiffre d’affaires de l’enseigne. Cette constatation d’une étude réalisée en octobre 2004, l’une des rares mesurant les effets de la publicité sur Internet, a fait prendre conscience de l’efficacité de la publicité sur Internet au secteur de la grande consommation. Résultat : ce secteur représente désormais 5,8% des budgets « on line ». Globalement, on comptait 30% d’annonceurs supplémentaires en 2005 par rapport à 2004, soit au total 1400 annonceurs actifs.

23% du temps passés sur les médias par les américains étaient consacrés à Internet, selon une étude réalisée en juin 2006 par l’Online Publishers Association (OPA) à partir du suivi réel de 350 personnes par un ordinateur portable. Cette étude américaine révèle deux autres éléments majeurs. D’une part, le Web est le média le plus utilisé au travail et le second à la maison. D’autre part, les internautes dépensent en moyenne plus d'argent que les téléspectateurs pour les voyages, la santé, les restaurants, les loisirs et divertissements, et dans le commerce de détails. Cela devrait inciter les annonceurs américains à investir bien plus que les 6% actuels de leurs budgets dans Internet (eux qui allouent, par exemple, 22% de leur budget publicitaire à la radio, alors qu’elle n’occupe que 8% du temps média des Américains). Cette analyse se transpose aisément dans notre pays : les Français consacraient 22% de leur temps média à Internet par les Français, selon un sondage téléphonique publié en octobre dernier.

263 milliards d'euros de chiffre d'affaires seront réalisés en Europe dans l'e-commerce en 2011, selon les prévisions de Forrester Research. Pour cet institut d'études, « 100 millions d'acheteurs européens en ligne dépenseront en moyenne 1000 euros chacun » en 2006. Cinq ans plus tard, ils seront 74 millions de cyberacheteurs supplémentaires avec un panier moyen annuel de 1500 euros. Pour la France, le volume des ventes atteindra 39 milliards d'euros en 2011. Parmi les secteurs, celui du voyage en ligne confirmera sa position dominante, les vêtements tripleront leur chiffre d'affaires, et la gamme d'achat sera élargie pour cyberconsommateurs, en particulier à l'alcool et au matériel sportif.

A retenir

• Le nombre d’acheteurs en ligne croit quatre fois plus vite que le nombre d’internautes.
• Internet devient un passage obligé dans la préparation d’un achat.
• Plus de la moitié de la population française est connectée à Internet depuis son domicile.
• En 2005, l’e-commerce représentait déjà 300 000 commandes par jour.
• Le cyber-acheteur est en train de passer du pouvoir d’achat au pouvoir d’acheter.
• Pour la première fois en France, le volume des investissements publicitaires sur Internet a dépassé le milliard d’euros.
• Le secteur de la grande consommation, principale puissance financière en terme d’investissements publicitaires, a enfin intégré Internet dans leurs plans médias.
• Une étude américaine a mis en évidence une incohérence des publicitaires : la population américaine consacre près d’un quart de son temps média à Internet, alors que les annonceurs n’allouent que 6% de leur budget à Internet.
• Les perspectives en Europe pour l'e-commerce sont réjouissantes pour les cinq ans à venir, et en France particulièrement, où le volume des ventes devrait plus que tripler d'ici 2011.