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Où en est la franchise?

Où en est la franchise?

OU EN EST LA FRANCHISE ? Une Interview d'Yves Sassi Dirigeant de l'Observatoire de la Franchise

Yves Sassi a créé l'Observatoire de la franchise en 1997, à une époque où bien peu croyaient à l'avenir d'Internet dans le monde de la franchise.
Aujourd'hui, l'Observatoire de la Franchise, est devenu le premier site de recrutement en franchise sur Internet, et rivalise avec le salon Franchise-Expo de Paris et avec la presse spécialisée. Il recueille plus de 200.000 visites par mois. Son Fondateur et directeur, Yves Sassi, est donc particulièrement bien placé pour faire le point sur le développement de la franchise.

Depuis quelques années, il y a une véritable floraison de nouvelles enseignes. Cela traduit-il un boom de la franchise ?

L'évolution du nombre de points clé vente en franchise, telle qu'elle ressort des statistiques de la Fédération, est relativement faible, mais en augmentation régulière ; ce sont quelques % par an, et on frôle les 40 000 points de vente depuis quelques années.

Il n'y a pas d'explosion, mais une progression régulière. Cela signi­fie que la franchise est devenue un outil de développement normal. Elle a une image plus sérieuse qu'il y a dix ou vingt ans.

Dans le domaine des services, où apparaissent peut-être entre 30 et 70 % des nouveaux réseaux, c'est un peu la mode anglo-saxonne. On a réussi son activité qui peut être le ménage, l'aide à domicile ou les cours particuliers, le soutien scolaire, la gymnastique féminine. Avant, on créait son propre centre, et basta ! Aujourd'hui, beaucoup de gens pensent qu'en créant en franchise des dizaines clé centres, ils vont s'enrichir. Ils ne se rendent pas toujours compte clé l'investis­sement que cela représente.

Il y a aussi des industriels, tels Buitoni, Nescafé (tous deux du groupe Nestlé), qui pensent : « je vais monter un réseau pour créer mon propre circuit de distribution ». Ils savent faire ou pas, ils se donnent les moyens ou pas : on l'a vu avec Piazzetta Buitoni ou avec Croust'ina.

Comment faire le tri dans cette flopée d'enseignes qu'on voit apparaître, entre autres, sur le site de l'Observatoire ?

Cela dépend des moyens financiers et de l'objectif personnel du candidat. Cela peut être : « je sais que si je rentre chez une belle enseigne comme Laforêt Immobilier, je peux réaliser tel chiffre d'affaires, et à la revente, une plus-value ». Il y a toujours le risque de ne pas être un bon entrepreneur, de ne pas savoir faire, etc. Mais ces réseaux-là apportent, en moyenne, une rentabilité qui peut être estimée.

Vouloir être un des premiers à se lancer avec un nouveau réseau jeune, dynamique, c'est une autre démarche : c'est celle clé !'entre­preneur prêt à prendre des risques. Il paiera moins cher, en général, mais en revanche, s'il a fait le bon choix, il en tirera plus de bénéfices, y compris en pouvant ouvrir deux, trois, 10 agences ou points de vente.

Il reste qu'il est beaucoup plus dif­ficile de sélectionner un réseau quand il a peu ou pas de franchi­sés. Car même si la réussite du point pilote est au rendez-vous, est-ce qu'on va vraiment vous transmettre le savoir-faire ?
GeorgesYana, le président de Troc de l'Ile, a lancé son institut de for­mation. Il forme ses candidats pendant deux ans. Après un an de stages où ils passent par tous les postes, on leur confie la direction d'une filiale.

Un jour on en arrivera à imposer ce genre clé statut à la franchise Vous ne pouvez pas franchiser si vous n'apportez pas un savoir-faire réel à travers une formation rigoureuse.

Y a-t-il un profil-type de franchiseur ?

Ceux que j'aime bien ce sont tous des commerçants clans l'âme qui savent apporter le produit qui correspond au client, qui ont plaisir à construire un commerce.

Ce sont en même temps des gens qui ont le contact humain avec leurs franchisés. Afflelou le dit très bien. « Ce qui nie plaît dans ce métier, c'est d'aller voir les franchi­sés, de discuter avec eux. Le jour où je resterai dans mon château, je ne serai plus un franchiseur ».

Le franchiseur doit comprendre qu'il doit être vraiment un levier pour son franchisé. C'est ce que recherche ce dernier en s'adossant à un réseau. Si le franchiseur n'a pas cette conscience qu'il va apporter des aides à des gens qui travaillent pour eux, et donc pour lui, il n'y arrivera pas. Il ne fera que du recrutement, ce sera un vendeur de magasins, quelquefois de produits, ou bien il fera de l'immobilier d'entreprise, mais il ne construira certainement pas un réseau sain et pérenne.

Propos recueillis par Michel Delmas pour La Lettre du Franchisé

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