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Chèque Emploi Service Universel (CESU)


Chèque Emploi Service Universel (CESU)

Depuis son lancement en février dernier, le Chèque Emploi Service Universel (CESU) remporte un franc succès. Plus de 10 millions de CESU « classiques », héritier du Chèque-Emploi Service, ont déjà été émis. Quant au CESU préfinancé, la véritable nouveauté pour le secteur des services à la personne, on en comptait 6,1 millions fin août dernier. Cette mesure a généré 65 000 emplois nouveaux au cours du premier semestre 2006. Un rythme à maintenir pour atteindre l’objectif toujours avoué de 500 000 emplois créés en trois ans.

Bruno Arbouet nous explique pourquoi, à son sens, le CESU préfinancé aura du succès auprès des entreprises, quels sont les trois secteurs des services à la personne qui devraient le plus bénéficier du CESU et délivre ses conseils aux entrepreneurs désirant s’engager dans ce secteur prometteur.

Quel est l’objectif du CESU ?

Le CESU ou Chèque Emploi-Service Universel est un nouveau moyen de paiement des services à la personne. Il a comme double objectif de simplifier l’accès pour tous des services à la personne, et de rendre solvable la forte demande des particuliers en diminuant le coût de ces services.

Comment s’utilise le CESU ?

Il existe deux types de CESU. D’une part, un CESU correspondant à l’ancien Chèque Emploi-Service. Il se présente sous forme d’un chèque bancaire, émis par tout établissement bancaire agréé. Il permet à un particulier, dans le cas où il est employeur, de rémunérer directement une personne employée à domicile. Il s’agit d’un outil de simplification des formalités administratives. Chaque mois, on utilise 1,2 millions de ces chèques, ce qui permet de rémunérer 570 000 personnes chaque mois.

Quelle est la réelle nouveauté du CESU par rapport au Chèque Emploi Service ?

Il s’agit du second type de CESU : le CESU préfinancé, soit par une entreprise, soit par une collectivité locale, une mutuelle ou une caisse de retraite. Le CESU préfinancé se présente sous une forme similaire au ticket restaurant. Sa valeur est prédéfinie. Elle est prise en charge pour partie ou en totalité par l’entreprise, la collectivité locale ou la mutuelle. Le CESU préfinancé permet de payer un intervenant à domicile, quel que soit le mode d’intervention. Que le particulier soit directement l’employeur, ou qu’il passe par un mandataire ou un prestataire. L’intervenant peut alors directement déposer ce type de chèque à la banque.

Pourquoi le CESU aurait-il plus d’impact que le Chèque Emploi Service auprès du grand public ?

Parce qu’il coûtera moins cher au particulier de déclarer un employé que de la payer « au noir » ! Prenons l’exemple d’une prestation à domicile d’un montant de 20 euros, ce qui représente le coût horaire moyen. Supposons que, sur cette somme, l’entreprise prenne en charge 10 euros à travers un CESU préfinancé. Sur les 10 euros restants, le particulier pourra en déduire la moitié de ses impôts. Au final, la prestation à domicile revient 5 €. De son côté, l’employé à domicile a tout intérêt à déclarer ses gains, pour bénéficier d’avantages sociaux. On entre alors dans un cercle vertueux, profitant à tous les acteurs de l’emploi à domicile.

Quels intérêts ont les entreprises à privilégier le CESU préfinancé ?

Si les entreprises attribuent 10 euros net de pouvoir d’achat en salaire, cela leur coûte 13 euros, avec les charges. En revanche, si elles donnent à leur salarié le même pouvoir d’achat en CESU préfinancé, cela leur coûte 4 euros. Les entreprises disposent avec le CESU d’un moyen de fidélisation de leurs salariés.
D’autre part, il faut 15 à 20 heures de recherche pour trouver un service à la personne. Pour une femme salariée, car ce sont le plus souvent les femmes qui sont concernées, cette recherche s’effectue sur le lieu de travail. Avec le CESU préfinancé, cette recherche est prise en charge par l’entreprise. Et grâce aux services proposés par le CESU préfinancé, les salariées sont ainsi plus disponibles, plus performantes, alors que la vie quotidienne est aujourd’hui considérée comme assez stressante.

Les raisons financières et fiscales sont également incitatrices pour les entreprises…

En effet, les aides versées par l'employeur pour le financement de services à la personne ne sont pas soumises aux cotisations sociales, dans la limite d'un plafond annuel de 1 830 € par bénéficiaire, et ces mêmes entreprises bénéficient d'un crédit d'impôt de 25 % des aides versées, d'un maximum de 500 000 € par exercice.

Les entreprises, répondent-elles présentes à l’offre du CESU préfinancé ?

Entre février et fin juin 2006, 2,8 millions de chèque ont été émis. Fin août, nous avons eu la très bonne surprise de compter 6,1 millions de chèque depuis son lancement, soit un montant global de 80 millions d’euros puisque leur valeur moyenne se situe entre 13 et 14 euros. Le CESU préfinancé est déjà utilisé dans plusieurs milliers d’entreprises. Il est plus facilement distribué dans les petites et moyennes entreprises, car le circuit de décision est plus court. Il est fréquemment financé à 100% et devient même un accessoire du salaire. Pour les grandes entreprises, la mise en place du CESU préfinancé est plus lente, en raison d’un circuit de décision plus long, même si La Poste vient d’annoncer qu’elle en ferait bénéficier ses 300 000 salariés.

Pourquoi les franchises s’imposent-elles sur le marché des services à la personne ?

Fin 2005, le nombre des structures agréées dans le domaine des services à la personne était de 5500. Il a dépassé les 10 000 fin août ! Au premier rang de ces nouvelles structures figurent les réseaux développés en franchises. Les prestations à domicile se professionnalisent, ce qui se traduit notamment par du personnel de plus en plus qualifié. Elles deviennent aussi plus industrialisés, pour répondre à une demande à plus grande échelle. La qualité de service devient déterminante. La notion même de service devient normée. Dans le domaine de l’entretien de la maison, faire appel à une entreprise, comme une franchise, permet d’être couvert par une assurance en cas de bris d’objet, ou si l’employé ouvre à un inconnu. Un syndicat s’est même créé pour les employés de maison, ce qui est nouveau pour les emplois à domicile.

Quels sont les secteurs qui seront les plus touchés par l’explosion des services à la personnes ?

Dans le « tiercé gagnant » figure les services aux personnes âgées, les services à l’enfance – garde et soutien scolaire – et l’entretien de la maison. Une entreprise comme Domidom, qui travaille sur ces trois secteurs, vient d’embaucher son millième salarié. Le secteur de « l’entretien de la maison » a déjà été investi par une centaine d’entreprises. Le réseau « Maisons et services » crée actuellement une franchise par semaine. Le taux d’accroissement du nombre de personnes en emploi direct dans les services à la personne est actuellement de 8,8% par mois. 65 000 emplois ont déjà été créés au premier semestre 2006, en plus des 1,3 millions de salariés du secteur déjà existants. Ce sont des résultats significatifs. Nous sommes bien partis pour tenir l’objectif de 500 000 emplois créés en 3 ans.

Pour quelles raisons les services à la personne explosent aujourd’hui, alors qu’ils appartiennent à notre quotidien depuis longtemps ?

Le déploiement des services à la personne est actuellement un vrai sujet consensuel, tant de la part du gouvernement, que des partenaires sociaux. Il faut savoir que, selon l’hypothèse la plus basse retenue, les exonérations diverses liées aux CESU coûteront 500 millions d’euros, mais génèreront 420 millions d’euros de rentrée, car il y aura moins de chômeurs à indemniser. Soit un solde négatif de 80 millions d’euros, ce qui est dérisoire par rapport au nombre d’emplois créés.
De plus, cette volonté politique forte correspond aux attentes des Français par rapport à leur mode de vie. Les perspectives démographiques et géographiques jouent également en faveur des services à la personne.

Quels conseils peut-on donner à un entrepreneur désirant s’engager dans la franchise des services à la personne ?

Aujourd’hui, un investisseur est certain d’avoir un marché solvabilisé et pérenne sur plusieurs années. Ne réussirons que les acteurs professionnels mettant la qualité de services au premier rang de leurs préoccupations. C’est-à-dire, du personnel formé avec de meilleures conditions de travail, en particulier au niveau de la rémunération. C’est d’ailleurs pour faire évoluer la professionnalisation du secteur, que des assises au niveau régional se tiendront à partir du 15 septembre, en commençant par Nancy, pour se conclure au niveau national à Paris le 13 décembre prochain en présence du ministre Jean-Louis Borloo.

Propos recueillis par François Simoneschi

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