La franchise, source de développement des services en France

La France bonne élève des services en franchise

A l’heure actuelle, la France est leader sur 30% des secteurs passés au crible par l’étude et elle figure dans le top 10 de 90% des segments. La tendance actuelle est à la consolidation, et l’on estime que dans les quinze ans à venir, la part des services structurés, c’est-à-dire ceux s’organisant sous forme de chaîne, aura doublé passant de 36 à 72%. « Ce mouvement est d’ores et déjà bien amorcé dans des secteurs comme la location de voitures, où les indépendants se font de plus en plus rares. » estime Georges Vialle, responsable mondial de la Practice Services chez Oliver Wyman et co-auteur de l’étude.

Les services en franchise vivent en ce moment une sorte de révolution, notamment due à la hausse du revenu des ménages et à la diffusion des appareils numériques (tablettes, ordinateurs, smartphones…), qui ont pour effet de créer de nouveaux besoins et génèrent donc de nouveaux revenus. Plus que jamais, il est nécessaire de s’adapter à ces conditions changeantes.

Des risques à l’horizon

Si l’on identifie clairement l’industrie et l’agriculture, la sphère des services est plus difficile à appréhender dans son ensemble, car elle recouvre des activités très diverses, dont le point commun réside dans la production de biens immatériels. « Cette difficulté à fédérer et à identifier clairement les entreprises de services pèse sur leur capacité à attirer les investisseurs » indique Bruno Despujol, co-auteur de l’étude et Partner de la Practice Services d’Oliver Wyman. Et, selon l’étude, la place de leader qu’occupe la France pourrait vaciller si elle ne prend pas garde à surmonter trois difficultés : sa faible productivité, l’atomisation de son marché et ses niveaux d’investissement réduits. On remarque en effet que, depuis la crise de 2008, les entreprises de service françaises perdent du terrain par rapport à leurs consoeurs allemandes ou américaines, à l’exemple des tour-opérators, dont une grande majorité est passée sous pavillon étranger dans les années 2000. « Pour lutter contre ce phénomène, il est nécessaire de se consolider, comme a su le faire le groupe hôtelier Accor », note son ancien dirigeant Gilles Pélisson, qui préside désormais le GPS.

La franchise comme rempart

On le constate et l’étude le confirme, même si les sociétés françaises sont encore leader dans de nombreux secteurs, leur compétitivité tend à baisser sur la scène internationale. Ainsi, la France n’est plus troisième mais quatrième en Europe en termes d’exportation de services. Pour lutter contre cette tendance, la franchise peut se révéler un atout, puisqu’elle permet de faire croître le développement d’une entreprise, que ce soit à l’intérieur des frontières ou bien à l’export, par le biais de master franchises, une fois que le concept a été testé et adapté aux marchés étrangers visés.

Le modèle de la franchise demeure un véritable accélérateur de croissance et ce dans des secteurs de plus en plus divers, les services à la personne et le B2B étant particulièrement porteurs à l’heure actuelle. Selon Gilles Pélisson, « la franchise favorise l’émergence et la croissance des PME en diversifiant les sources d’investissement, partagées entre les créateurs des concepts et leurs franchisés sur le terrain, et il nous faut la favoriser ».

A noter que l’étude a pris en compte l’ensemble des services (particuliers, entreprises, transports, logistique…), à l’exception des services financiers.

- Comptant 3 000 collaborateurs dans le monde, dont 300 à Paris, Oliver Wyman est un cabinet de conseil en stratégie faisant partie du groupe Marsh and McLennan.
- Le GPS ou Groupement des Professions de Services regroupe près de 35 grandes entreprises et 23 fédérations de service, parmi lesquelles la Fédération Française de la Franchise