Dossiers de la franchise
5 étapes clés avant de signer son contrat de franchise
A la différence d’une entreprise classique, ouvrir une franchise ne se fait pas seul, mais accompagné à la fois par le franchiseur mais également par les franchisés déjà en activité, qui servent de référents à chacune des étapes de la création. Pour atteindre la réussite, il faut cependant passer par des étapes incontournables, que nous vous proposons d’étudier à travers une sélection d’exemples et de témoignages issus d’enseignes oeuvrant sur divers secteurs (Montre Service, INWIN et Alizés RH).
1. Choisir son secteur d’activité en fonction de sa personnalité
Même si cela peut s’apparenter à enfoncer une porte ouverte, rappelons avant tout chose que se lancer en franchise nécessite d’en connaître finement les arcanes. Car contrairement à une société créée de toutes pièces, entrer dans un réseau induit des obligations envers son franchiseur et vice-versa. La sélection du secteur correspondant à son profil fait également partie de cette première étape, l’idée étant de cerner au plus près sa personnalité, en effectuant pourquoi pas un bilan de compétences. Car rien ne vaut la comparaison du regard que l’on porte sur soi avec l’image que les autres ont de nous, tant ces deux visions peuvent parfois être totalement différentes.
Les profils recherchés par les franchiseurs peuvent être assez précis pour des activités données, comme c’est le cas par exemple chez INWIN (services digitaux pour entreprises) , dont le fondateur Romain Buché nous indique être « la recherche de cadres supérieurs âgés de 30 à 50 ans, travaillant pour des grands groupes ou bien des PME. Nos futurs franchisés auront idéalement occupé des fonctions marketing ou commerciales et ils souhaitent se mettre à leur compte sur un marché porteur ». Il faut également se poser la question des sacrifices auxquels on est prêt à consentir, car monter sa société est par nature chronophage. Etes-vous prêt à consacrer une large partie de votre temps à votre entreprise, au détriment de votre vie familiale et personnelle ? Si vous avez la moindre hésitation face à cette question, peut-être vaut-il mieux remettre à plus tard votre projet…
2. Sélectionner son franchiseur avec soin
Une fois que vous êtes sûr de votre choix de vous lancer en franchise et du secteur, il faut maintenant étudier avec minutie l’ensemble des acteurs présents sur votre marché. Votre localisation géographique peut influer sur votre choix, car certains réseaux ne se développent que dans des zones limitées, quand d’autres optent pour un déploiement d’envergure nationale.
Demandez-vous si le concept de l’enseigne que vous visez est réellement pertinent, s’il ne s’agit pas d’une redite et si en fonction des données dont vous disposez, la rentabilité peut être au rendez-vous à court terme. Le volet formation est primordial, car qui dit franchise dit transmission de savoir faire, et cette étape ne peut se faire sans que le franchiseur n’y consacre une part importante du budget de départ, financée par le droit d’entrée. C’est ce que confirme le Directeur du Développement de Montre Service, Alain Régnier , dont la « formation spécifique permet à tous les profils de rejoindre la marque ».
Si de nos jours, les premiers contacts avec son futur franchiseur se font à distance (par Internet ou par téléphone), il ne faut surtout pas s’économiser l’opportunité d’une rencontre en face à face dans un délai relativement court, car c’est seulement dans ces conditions que l’on peut réellement se rendre compte si le courant passe, sachant qu’un contrat de franchise s’étend sur des années. Visiter Franchise Expo Paris (ou toute autre manifestation dédiée à la création d’entreprise en réseau) représente un bon moyen de rencontrer un maximum de responsables de réseau en un minimum de temps et nous ne saurions trop vous conseiller de vous rendre à l’un de ces salons organisés partout en France tout au long de l’année.
3. Assurer son financement
Monter un plan de financement sérieux constitue un passage obligé pour tout entrepreneur et le montant des fonds dont on dispose influe sur les choix de concepts : là où il faut des centaines de milliers d’euros pour ouvrir un Mc Donald’s, seulement 5 ou 10 000 euros peuvent suffire pour exploiter une agence de services à la personne. En tout état de cause, il est nécessaire de faire un prévisionnel basé sur des faits vérifiés. Celui-ci contient l’ensemble des éléments financiers que le franchiseur aura mentionné dans son Document d’Information Pré-contractuel (communément appelé DIP dans le jargon).
A partir des fonds investis, le prévisionnel part sur trois hypothèses au bout d’un an d’activité : un franc succès, des résultats conformes aux prévisions et enfin un échec relatif. Même dans ce dernier cas, il faut s’assurer que des rentrées d’argent seront bien au rendez-vous. L’élaboration d’un business plan bien documenté, prenant en compte l’ensemble des paramètres de votre dossier, permet de mettre le maximum de chances de son côté et rassurera votre organisme de financement (banque ou dispositif d’aide à la création d’entreprise) quant à votre motivation.
4. Sélectionner son statut
Il existe différentes formules pour créer sa société : on peut la monter en solo ou bien en s’associant avec des partenaires et en fonction de son choix, le statut juridique varie : SARL (Société Anonyme à Responsabilité Limitée), SA (Société Anonyme), SAS (Société par Actions Simplifiée) ou encore SNC (Société en Nom Collectif)… Pour des concepts de moindre envergure, la création d’une entreprise individuelle peut s’avérer suffisante. En fonction du type de structure choisi, votre patrimoine sera plus ou moins couvert en cas de défaillance, c’est pourquoi nous vous conseillons de demander conseil à des spécialistes, même si le franchiseur et votre banquier peuvent vous aiguiller sur la bonne voie.
5. Trouver le local adequat
L’une des dernières étapes sur le long chemin de la création de sa franchise est la recherche d’un local jouissant d’un emplacement adapté tout en restant en ligne avec ses moyens financiers. Là encore, plusieurs cas de figure peuvent se présenter : le franchiseur peut vous proposer lui-même un magasin à reprendre suite au départ d’un ancien franchisé. Dans ce cas, demandez-vous si cela est dû à une cessation d’activité pour cause de retraite, raison personnelle (divorce ou autre) ou bien est-ce parce que le point de vente ne donnait pas satisfaction sur le plan de la rentabilité ?
Si vous devez créer votre boutique ex-nihilo, il vous incombe de trouver vous-même votre local : le franchiseur peut vous épauler mais en aucun cas se substituer à vous. Il peut en revanche s’opposer à votre choix, s’il estime que votre emplacement ne correspond pas à l’image qu’il souhaite donner à sa marque, pour diverses raisons (pas assez de fréquentation, absence de parking…). Pas besoin de vitrine commerciale pour certains concepts, ce qui permet de trouver un emplacement peu onéreux, comme chez Alizés RH, dont le fondateur, Yannick Plante , nous confie : « Notre franchise ne nécessitant pas de grande mise de fonds au départ (de l’ordre de 25 000 €), puisque notre concept fonctionne sans pas de porte, un petit local étant suffisant au démarrage ».
Une fois ces cinq étapes passées, ne vous reste plus qu’à signer votre contrat de franchise en toute connaissance de cause. Soyez vigilant sur les termes dudit contrat, qui n’est pas soumis à une réglementation spécifique (contrairement au DIP).
Vous entamez alors la formation initiale dispensée par le franchiseur, au terme de laquelle vous êtes censés être opérationnel, prêt à faire vos premiers pas d’entrepreneur franchisé. Gardez à l’esprit qu’un contrat de franchise est d’une durée allant de 5 à 7 ans en moyenne, aussi, plutôt que de se précipiter, il s’agit de ne pas brûler les étapes et de bien prendre son temps dans la préparation de son projet, afin de rendre certaine la réussite finale.
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