Dossiers de la franchise

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Quand les seniors choisissent la franchise comme dernière carrière

Quand il a décidé de créer son entreprise à 56 ans, Gérard Senevat avait une motivation : continuer à travailler. Profitant des aides du Pôle Emploi, il s’est lancé sur un secteur qu’il ne connaissait pas, en optant pour  la franchise qu’il perçoit « comme un accélérateur de connaissances. »
Une enquête réalisée par le CSA en 2010 indiquait que 17% des seniors salariés ou à la recherche d’un emploi envisageaient de créer leur entreprise. En 2011, une étude menée par l’Ifop en partenariat avec la Fédération française de la franchise montrait que 52 % des seniors avaient déjà pensé à la création d’entreprise. Loin de rêver à une retraite paisible, certains quinquas choisissent donc la franchise pour aborder, et réussir, leur dernière carrière professionnelle.

Motivés et bénéficiant d’expérience, les seniors se révèlent être de bons candidats pour les réseaux de franchise. « Les seniors sont riches d’expérience mais aussi des erreurs qu’ils ont pu commettre dans leur vie professionnelle. Ce sont des personnes qui ont dû faire des choix et qui ont parfois dû faire face à des difficultés, ils apportent au franchiseur toute leur richesse et une vraie détermination à devenir chef d’entreprise », révèle un franchiseur. Et si les seniors plaisent aux réseaux, la franchise séduit les seniors.
« La franchise est particulièrement intéressante pour les seniors qui veulent changer de métier. Elle leur permet d’aborder des activités parfois complexes et pour lesquelles ils ne maîtrisent pas la technique. Elle leur offre également une certaine sécurité puisque le franchiseur est là pour leur éviter de faire des erreurs », explique Henry Palethorpe, Responsable pédagogique chez CRA Formation. C’est à 55 ans, en 2005, qu’Yves Decock s’est lancé en franchise, en reprenant avec son fils un restaurant sous enseigne Del Arte à Reims. « Je n’étais pas du métier. Sans le soutien important apporté par le franchiseur, je n’aurais pas pu créer cette entreprise », confie l’entrepreneur à l’aube de sa retraite. Une formation bien faite et le suivi d’un conseiller franchise très soutenu pendant les deux premières années l’ont aidé à gérer les priorités pour remettre le restaurant à flot. Avec succès. Le chiffre d’affaires de son entreprise est passé de 920 000 euros lors du rachat à 1,7 million d’euros fin 2011.

La franchise pour aller plus vite

La franchise permet de profiter de l’expérience du franchiseur. Une aubaine pour les franchisés seniors qui disposent de moins de temps pour réussir leur création. « La franchise permet d’aller plus vite tout en ayant plus de chance de réussite », confirme Gérard Senevat, franchisé du réseau de services à la personne Adhap Services. Car les seniors doivent prendre garde au temps qui passe. « Créer son entreprise est un job à plein temps qui nécessite de l’énergie. Les quinquas n’ont plus toute la vie devant eux. Ils doivent être clairs sur leur projet pour éviter de perdre du temps », rajoute Henry Palethorpe.
Quand les seniors choisissent la franchise comme dernière carrière Sans toutefois précipiter leur décision sous la contrainte du temps. « Les seniors ne peuvent pas se permettre de rater leur création d’entreprise. Cela les rend d’autant plus attentifs à l’accompagnement que peut leur apporter le franchiseur. A 50 ans, les chefs d’entreprise ont une approche plus rationnelle de la prise de risque. Ils s’inquiètent de la potentialité d’un marché ou des perspectives d’évolution alors qu’un créateur plus jeune voit souvent à plus court terme », explique Philippe Buyens, Directeur de réseau chez Guy Hoquet l’Immobilier.
En plus de leur longue expérience professionnelle, qui les a amenés à développer leur aptitude à la gestion, au management et au commercial, les seniors qui créent leur entreprise arrivent avec un atout certain : un réseau relationnel solide. Un avantage concret qui séduit les franchiseurs.

Des freins à la création

Que ce soit pour rebondir après un licenciement, pour augmenter leur revenu ou encore pour favoriser leur épanouissement personnel, les motivations des seniors qui se lancent en franchise sont multiples.  Si beaucoup envisagent la création d’entreprise, ils sont moins nombreux à se lancer. Selon les estimations de l’APCE effectuées à partir des chiffres de l’INSEE, 20% des créations d’entreprise ont toutefois été réalisées par des seniors (de 50 ans et plus) en 2010. Et on estime à 100 000 le nombre de créateurs seniors en 2011. Plusieurs freins peuvent entraver le passage à l’acte. Dans un premier temps, l’absence de capital. Mais aussi la complexité des démarches à entreprendre et, souvent, la réticence des banques à financer le projet. Pour Dominique Mentha, Responsable de la formation à l’APCE, « les seniors n’ont pas envie d’investir tout leur capital. Ils souhaitent entreprendre pour se garantir un revenu optimal l’heure de la retraite venue. La création d’entreprise leur permet de ne pas être dépendants des règles et de choisir l’âge et l’heure de leur retraite. » Gérard Moneyron a créé son entreprise après 35 ans de salariat. A 57 ans, il emprunte une grosse somme pour créer sa parfumerie sous enseigne Beauty Success. « Mes amis ont trouvé cela un peu fou et très risqué. Même mon notaire m’a conseillé de bien réfléchir. Mais j’avais envie de me prouver que j’étais capable de créer quelque chose après 35 ans de salariat. » Yves Decock a dû pousser une dizaine de fois les portes d’établissements bancaires avant de rencontrer un jeune conseiller qui a cru au projet. « Je n’étais pas du métier, les banques ne voulaient pas prendre de risques. Et j’avais 55 ans !»
Quand les seniors choisissent la franchise comme dernière carrière Les banques raisonnent en termes de risques et peuvent considérer qu’une personne mûre sera plus raisonnable et plus stable. Mais elles n’omettent jamais de vérifier la solidité financière de l’emprunteur et la viabilité du projet.  « Quand ils ont à faire à un quinquagénaire, nos partenaires bancaires sont souvent plus exigeants sur l’apport personnel et sur le patrimoine du chef d’entreprise. Ils lorgnent donc sur les garanties du candidat, mais aussi sur son parcours professionnel et sur la cohérence du projet », confirme Philippe Buyens.
Pour autant, les seniors ont un avantage : celui de ne plus avoir d’enfant à charge et d’avoir moins de contraintes financières. Créer leur entreprise leur permet de concrétiser un projet qu’ils ont parfois jusqu’alors repoussé. Et l’âge leur apporte une certaine sagesse. « La première année a été relativement dure avec beaucoup de changement de personnel. Mon fils, qui avait à l’époque 25 ans, était prêt à tout laisser tomber. Mon expérience m’a permis de relativiser, de m’accrocher et d’y arriver », conclut Yves Decock.
Pour Philippe Buyens, finalement peu importe l’âge du chef d’entreprise. « Ce qui concourt au succès, c’est l’implication du chef d’entreprise, qu’il ait 25 ou 50 ans. Pour réussir, les seniors doivent avoir la capacité d’exercer des fonctions opérationnelles en agissant sur le terrain. Un lieu qu’ils avaient pu délaisser dans leur fonction précédente. »
 

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