Dossiers de la franchise
Reprendre une franchise, une solution plus sûre mais plus onéreuse
Moins risquée mais plus coûteuse qu’une création pure, la reprise d’une franchise s’avère intéressante pour les candidats qui souhaitent commencer rapidement leur activité.
Chaque année, environ 60 000 entreprises sont reprises, dont une grande majorité de fonds de commerce. Autant d’opportunités pour des personnes souhaitant se lancer sans partir de zéro. Si la reprise d’entreprise présente des avantages par rapport à une création, elle n’est pas dénuée de risques et mérite d’être longuement analysée. Pour mener à bien son projet de reprise, les repreneurs ont ainsi tout intérêt à s’appuyer sur les Chambre de Commerce et d’Industrie, qui organisent des consultations d’experts réunissant des avocats, experts-comptables et notaires.
En franchise, pas de reprise sans l’accord du franchiseur
Le contrat de franchise étant conclu intuitu personae, il engage une personne, et non une entreprise, avec une enseigne et n’est donc pas cessible. Le franchiseur a donc son mot à dire en cas de reprise. Dans le cas où un franchisé cèderait son activité à un successeur non agréé par le franchiseur, le contrat serait immédiatement résilié. Pour le cédant, la décision de vendre peut intervenir à n’importe quel moment du contrat de franchise, y compris avant l’échéance du terme de celui-ci. Même si le contrat de franchise du cédant court toujours, dans la majorité des cas, le repreneur signe un nouveau contrat de franchise, et doit donc s’acquitter des droits d’entrée.
Reprendre une franchise : les avantages de la reprise
Quand il reprend une franchise, l’entrepreneur bénéficie d’un outil de travail opérationnel, d’un personnel déjà formé mais aussi, et surtout, d’une clientèle acquise. Attention, si le cédant accompagne le repreneur sur une durée plus ou moins longue, ce dernier n’a pas le temps de se rôder comme dans un projet de création et doit être opérationnel dès qu’il sera aux commandes de son entreprise. Justement, se rôder, Catherine Desmots, franchisée du réseau de location véhicules Ada, n’en a pas éprouvé le besoin lorsqu’elle a repris une agence franchisée. « Ancienne responsable d’agence et locataire gérante, je connaissais déjà le métier. Je n’ai pas envisagé la création car j’avais peur de m’ennuyer et de ne pas avoir assez de flux de clientèle à l’ouverture de mon agence», raconte-t-elle.
Autre avantage de taille : la reprise permet de s’appuyer sur un bilan, ce qui offre une certaine sécurité. Dans les faits, selon l’APCE, le taux de pérennité au bout de trois ans atteint 73 % pour les reprises contre 62 % pour les créations. Par ailleurs, l'obtention d'un financement bancaire est plus aisé que pour une création, puisque les banquiers s'appuient sur quelque chose de concret : les trois derniers bilans et comptes de résultat de l'entreprise.
« Reprendre une entreprise, comme quand on la créé, comporte des risques, même s’ils sont amoindris. Le candidat repreneur doit donc s’assurer de bien avoir les compétences techniques, commerciales et de gestion », conseillait Mireille Carre, Conseiller reprise, transmission d’entreprises à la Chambre de commerce et d’industrie de Seine-et-Marne, lors de la dernière édition du salon Franchise Expo Paris.
Les éléments à vérifier avant toute reprise
Le premier élément à vérifier, ce sont les motivations du cédant. « Le repreneur doit savoir pourquoi le franchisé vend et ce qu’il compte faire après. Afin de s’assurer par exemple, que ce dernier ne relance pas la même activité à proximité de l’entreprise qu’il cède », rappelle Eric Luc, expert-comptable au sein du groupe Fiducial et membre du Collège des Experts de la Fédération française de la franchise.
Quand on reprend une franchise, il faut prendre soin de vérifier les éléments comptables et juridiques avec un but : évaluer la santé financière de l’entreprise. Il faut donc bien étudier les comptes annuels et notamment le bilan, le résultat net, le chiffre d’affaires réalisé, la progression, les marges, la rotation des stocks, les délais de paiement client, les conditions d’exploitation…
Le futur franchisé ne doit pas non plus négliger l’étude du portefeuille clients ainsi qu’un audit social (contrat de travail, …). Concrètement, le candidat repreneur doit recueillir l’ensemble des documents indispensables à une reprise qui doivent comprendre le bilan des trois derniers exercices du cédant et l’acte initial d’acquisition si le cédant est propriétaire de son fonds de commerce. « Les candidats à la reprise doivent vérifier les nantissements sur le fonds de commerce et récupérer le bail commercial, les contrats de travail ainsi que tous les contrats qui lient l’exploitant au franchiseur », explique Mireille Carre. Il ne faut donc rien omettre : les contrats de leasing, le livre d’enregistrement des payes…Et demander l’ensemble de ses documents le plus tôt possible puisqu’ils sont nécessaires à la structuration du projet de reprise. Le repreneur doit lire les documents mais également savoir les analyser. Il est donc recommandé de se faire épauler que ce soit d’un point de vue fiscal, juridique ou financier. Et tout le travail d’audit réalisé doit au final permettre de s’assurer que la franchise a été rentable et qu’elle va demeurer rentable malgré les charges de remboursement des emprunts contactés pour son rachat.
Reprendre une franchise, combien ça coûte ?
Le coût d’une reprise, plus élevé que lorsque que l’on crée sa franchise, s’explique par le fait que le chiffre d’affaires et les comptes de résultats sont établis, la clientèle déjà constituée, le personnel formé, le point de vente aménagé aux normes du franchiseur… Le repreneur sait où il met les pieds et ce qu’il va pouvoir faire de son affaire. L’activité est là, mais comment l’évaluer ? « Les méthodes usuelles d’évaluation d’entreprises sont applicables aux réseaux de franchise. Mais il faut savoir qu’un fonds de commerce n’a de valeur que si sa rentabilité permet à l’acquéreur de rémunérer son travail, de rembourser son emprunt et de se constituer un capital » explique Eric Luc. Dans le cas de la franchise, le repreneur rachète plus souvent un fonds de commerce qu’une entreprise. Et, toujours selon l’expert, « chaque franchise possède sa jurisprudence sur l’évaluation du fonds de commerce, qui est couramment basée sur l’adéquation ente le chiffre d’affaires et le résultat d’exploitation. »
Cette méthode, basée sur l’excédent brut d’exploitation, consiste à estimer la valeur de l’entreprise au regard de sa capacité future à dégager des bénéfices. Cela revient donc à apprécier la rentabilité prévisionnelle de l’entreprise en se basant sur des résultats observés par le passé. De son côté, le franchiseur a une vraie mission : veiller à la cohérence des méthodes de valorisation utilisées afin de ne pas créer de décalage au sein de son propre réseau.
Comment trouver une franchise à reprendre ?
Pour reprendre une franchise, le candidat peut s’adresser directement au franchiseur. Si le repreneur vise un magasin particulier, il peut s’adresser directement au franchisé qui se chargera de le présenter au franchiseur. C’est ce qui est arrivé à Jean-Pierre Le Mée, franchisé de l’enseigne De Neuville lorsqu’il a racheté son commerce. « Client du magasin situé à Nogent-sur-Marne, j’ai appris que le franchisé voulait céder sa boutique alors que je souhaitais créer mon entreprise. » Si l’on ne doit pas négliger le bouche à oreille, il existe également de nombreux professionnels spécialistes de la transaction de fonds de commerce. Le franchisé peut s’inspirer des méthodes des franchiseurs. Pour trouver leurs locaux commerciaux, ils sont 59 % à passer par des sociétés privées spécialisées, 20 % à prendre contact avec les mairies, 20 % avec les CCI et 53 % utilisent le bouche à oreille et le réseau personnel. (Source 7ème Enquête annuelle de la Franchise, groupe Banque Populaire/Fédération Française de la Franchise, décembre 2010).
Commerce et entreprise à reprendre : plus de repreneurs que de cédants
En France, environ 60 000 entreprises son reprises chaque année, dont 2/3 par le rachat d’un fonds de commerce, avec un prix moyen qui s’élève à un peu plus de 100 000 euros. Si la conjoncture est compliquée, les prix de vente ne sont pas en baisse. Pour une raison simple : il y aurait aujourd’hui cinq repreneurs pour un cédant.
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