Cigarette électronique : un marché en plein essor

Avec 1,5 million de vapoteurs, le marché de la cigarette électronique est en plein boom en France. Les boutiques se multiplient et, si la législation demeure peu restrictive, ce secteur pourrait dépasser le milliard d’euros d’ici 2016.

Alors qu’il existe pour l’instant peu de données disponibles sur le phénomène e-cigarette, le cabinet  Xerfi sort une étude dédié à ce nouveau marché. Un marché qui ne cesse de grossir en France et dont la valeur est estimée à 275 millions d’euros, contre 114 millions d’euros en 2012. Alors que la première boutique dédiée à l’e-cigarette a vu le jour en 2010, on en compterait environ 2000 aujourd’hui, contre 1200 fin 2013, et l’on pourrait atteindre les 2500 points de vente d’ici la fin de l’année. Ces acteurs spécialisés prennent 58% de part de marché, suivis des buralistes puis des sites marchands, des parapharmacies et, enfin, des grandes surfaces, des boutiques télécom et des stations-service.  «  Alors que le parc de boutiques spécialisées a explosé ces 18 derniers mois, la part des magasins

E-cigarette : un secteur qui grandit en franchise

Nécessitant un investissement peu gourmand pour voir le jour, les franchises dédiées à la cigarette électronique se développent à un rythme soutenu en France. J-Well, Clopinette, Cig’Concept, Cigusto, Altersmoke, Point Smoke, Nicotech, EDSYLVER… les enseignes ayant  investi le créneau sont nombreuses. Créé en 2008, EDSYLVER, fabricant, concepteur et distributeur de cigarettes électroniques, d’e-liquides et d’accessoires, souhaite développer son concept de boutiques en licence de marque sur des emplacements n°1 dans les trente premières villes de France. Après une ouverture à Toulouse, un second magasin va investir Cannes. L’objectif étant pour le réseau d’ouvrir entre 20 et 30 boutiques à court et moyen terme. L’entreprise, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 3 millions d’euros en 2013, envisage d’atteindre les 10 millions d’euros en 2014. Fondé en 2011, le réseau spécialiste de la cigarette électronique Nicotech, qui se développe en propre et en franchise, regroupe d'ores et déjà 8 unités au sein de l'Hexagone. L'enseigne installe ses boutiques d'au moins 50 m² en centre-ville ou en périphérie, sur des zones de chalandise de plus de 30 000 habitants.

Selon un rapport de l’Office français de prévention du tabagisme (OFT), les boutiques dédiées aux cigarettes électroniques réalisent entre 120 000 et 200 000 € de chiffre d’affaires annuel. Sous enseigne, ce montant peut s’envoler. Ainsi,  les réseaux de franchise annoncent des chiffres d’affaires allant de 400 à 700 000 euros après deux ans d’activité.

L’offensive des industriels du tabac

Les cigarettiers entendent bien jouer un rôle sur ce marché juteux. Ainsi, Japan Tobacco International, propriétaire de Camel et Winston, lance Ploom, une cigarette électronique nouvelle génération qui fonctionne, à la manière des capsules Nespresso, avec des recharges de tabac ciglées Winston ou Camel, qui chauffent mais ne brûlent pas. Sans combustion, elles seraient moins nocives qu’une cigarette classique. Distribuées chez les buralistes, elles sont vendues 33,90 euros. Le pack de 12 capsules coûte quant à lui 6 euros sachant qu’une capsule équivaut à 10 minutes de vapotage.

D’autres initiatives ont d’ores et déjà été mises au point par les géants du tabac. Altria (Philip Morris/Marlboro) a lancé une cigarette électronique testée actuellement au sein de deux états américains qui serait vendue en Europe au second semestre 2014 tandis que BAT a déjà présenté en Angleterre une e-cigarette pour l’instant vendue en supermarché et pharmacie.

Reste que, actuellement interdites aux mineurs en France, le Ministère de la Santé voudrait interdire l’usage des cigarettes électroniques dans les lieux publics. Le Conseil, la Commission et le Parlement européens aimeraient quant à eux  encadrer son utilisation. L’apparition de produits hybrides comme Ploom va certainement encore compliquer la donne.

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